Depuis l'annonce d'une profonde restructuration engagée il y a trois ans, les plans de licenciement se succèdent chez Kodak. Le groupe d'imagerie américain a déclaré ce jeudi qu'il allait supprimer environ 5.000 emplois de plus que prévu et "s'attend maintenant à ce que le total des réductions d'emplois se situe entre 28.000 et 30.000". La direction estime que les charges financières inscrites dans ses comptes pour les financer seront de l'ordre de 3,6 à 3,8 milliards de dollars.

Kodak, qui employait 49.000 personnes dans le monde fin 2006, avait annoncé son plan de restructuration en janvier 2004 pour s'adapter à l'évolution du grand public vers la photographie numérique. Ce plan a depuis été ajusté à plusieurs reprises. Les derniers chiffres de suppressions d'emplois annoncés en août faisaient en effet état d'une fourchette allant de 25.000 à 27.000 postes.

Dans son communiqué, le groupe précise également avoir déjà supprimé 23.400 emplois, en espérant que "ces mesures lui permettront de boucler son vaste programme de restructuration d'ici la fin de 2007". Ce plan devrait permettre à Kodak de viser une marge brute de 28 à 29% en 2009. Pour l'année en cours, la société compte générer des flux de trésorerie de l'ordre de 100 à 200 millions de dollars, et il table sur une croissance de 3 à 5% de ses recettes provenant des activités dans le numérique.

"Nous entrons dans la dernière année de notre plan de restructuration et nous comptons terminer la restructuration de nos opérations traditionnelles, réduire la dette, et affiner notre structure de coûts pour jeter les bases d'une croissance durable et solide", a assuré Frank Sklarsky, le directeur financier du groupe. Kodak a accusé une perte de 601 millions de dollars sur l'ensemble de l'année 2006, en raison des charges liées à son programme de restructuration, mais il a renoué avec les bénéfices au quatrième trimestre. Un signe encourageant.