Candidats à la présidentielle et grands patrons ne sont pas sur même longueur d'ondes.

Interrogés par l'institut Limelight, les dirigeants du CAC 40 ne sont pas tendres avec la classe politique. C'est ce qui ressort de la troisième édition du baromètre réalisé par l'institut limelight. Extrait de cette étude qualititative.

C'est presque devenu une tradition. A chaque campagne électorale, le fossé grandit entre la classe politique et le patronat français. La troisième édition du baromètre Radio Classique-Institut de l'entreprise en apporte une nouvelle preuve. L'institut Limelight a interrogé une vingtaine de grands dirigeants français, essentiellement d'entreprises du CAC 40 de décembre à janvier 2007. Cette étude qualitative garantit aux personnes interrogées que leur anonymat sera préservé. A visage masqué, la langue de bois n'est plus de mise.

"Quand nous leur parlons, ils n'en tiennent pas compte: ils attendent que ce soit les patrons étrangers qui leur disent!" explique l'un d'eux. Selon les auteurs de l'étude, "les présidents (ndrl des grands groupes) restent cette année encore très sévères vis-à-vis des politiques français de tous bords, qu'ils accusent de perpétuer un antilibéralisme nuisible, hérité du socialisme comme du gaullisme." Certains vont jusqu'à suggérer quelques solutions.

Ainsi ce dirigeant qui propose d'"obliger les entreprises du CAC 40 à mettre à la disposition du monde politique, trois de leur meilleurs cadres (pour que ça rentre dans un processus de carrière). Ca changerait la physionomie de la chambre des députés et du Sénat." D'autres ont pris les mesures nécessaires pour échapper à tout diktat: "Du point de vue économique, je me suis organisé pour que ce que je décide ne dépende en rien du gouvernement de la France. Je suis très bien en France parce que j'ai des services. Je crée des emplois, mais elle ne représente que 14% de mes métiers régionaux. Elle ne m'intéresse que par ce qu'elle me donnera comme contexte capitalistique."

Les grands patrons français ne sont pas pour autant totalement pessimistes. Au contraire explique-t-on chez Limelight, ils "considèrent la France, beaucoup plus que les années précédentes, sous l'angle de ses atouts". "Il faut arrêter de se flageller, insiste l'un d'eux. On a des cerveaux compétitifs et ça je le vois quand je reviens de New York."

Tous réclament des réformes et assurent que les Français y sont prêt : "Ils sont beaucoup plus opportunistes qu'on veut bien le penser; ils sont râleurs mais le changement est possible." Le changement, n'est-ce pas justement le leitmotiv de cette campagne présidentielle ?

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