Christine Lagarde table sur une "croissance solide au troisième trimestre"

Dans une interview au Figaro, la ministre de l'Economie et des Finances confirme sa prévision de croissance de 2% à 2,5% pour 2007. "Nous devrions être dans le bas de la fourchette, mais dans la fourchette quand même", estime Christine Lagarde.

La ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, n'a "aucune raison de douter" de la prévision d'une croissance de 2% à 2,5% en 2007 et 2008 en France, explique-t-elle dans un entretien au Figaro de ce mardi. "S'agissant de 2007, les dernières nouvelles sont très encourageantes pour la croissance", ajoute-t-elle. Selon la ministre, "la production industrielle est vigoureuse et a même été sensiblement revue à la hausse sur juillet-août. La consommation des ménages a beaucoup progressé cet été. Le nombre de créations d'entreprises n'arrête pas de battre ses records historiques mois après mois".

"Tout cela me conforte dans l'idée que nous aurons une croissance solide au troisième trimestre, et qui pourrait bien surprendre la plupart des prévisionnistes par sa vigueur. Au total, pour 2007, nous devrions être dans le bas de la fourchette, mais dans la fourchette quand même, ce qui tranche avec les discours alarmistes de l'été", précise Christine Lagarde.

Concedrnant la vigueur actuelle de l'euro, "il ne faut pas se focaliser uniquement sur le niveau de l'euro face au dollar, mais considérer aussi son niveau face au yen et au yuan. Pris conjointement, l'ensemble de ces parités pénalise sérieusement les entreprises européennes. J'observe par ailleurs que le niveau du yen ne reflète pas forcément le dynamisme de l'économie japonaise. Idem pour le yuan", ajoute la ministre de l'Economie. Sur les changes, Christine Lagarde qualifie de "très riches et très fructueux" les échanges pris avec les autres pays membres de la zone euro et la BCE lors de l'Eurogroupe du 8 octobre. "Nous avons adopté à cette occasion une position commune que nous porterons ensemble au G7" vendredi à Washingtion, précise-t-elle.

Sur l'affaire Gautier-Sauvagnac, Christine Lagarde précise qu'elle n'a "pas eu à donner de feu vert" à Tracfin pour la transmission au parquet de ce dossier, une directive européenne prévoyant ce genre de réaction de Tracfin, qui est indépendante. Et "le dossier du financement du dialogue social et du paritarisme est sur la table", confirme-t-elle.

Elle accueille en outre avec circonspection les mesures - pas toutes libérales - proposées par la commission Attali. "L'objectif de la commission est de faire souffler sur l'économie française un grand vent de concurrence au service des consommateurs. Et cela me convient très bien", juge-t-elle. "Je combats l'idée selon laquelle les questions environnementales sont un obstacle à l'activité", précise la ministre dans une allusion claire à la proposition de certains membres de la commission Attali de sortir le principe de précaution de la Constitution.

Tout en regrettant d'avoir employé la formule "plan de rigueur", Christine Lagarde défend son "budget rigoureux" dont la discussion débute ce mercredi. Elle se déclare "pas opposée" à une contribution patronale sur les stocks-options "à condition que l'on ne pénalise pas l'attractivité de la France". Enfin, sur l'affaire EADS, elle s'appuie sur le rapport Schneiter pour défendre le rôle de Bercy. "Le seul débat que nous devons avoir, désormais, est celui de l'amélioration de la gouvernance de la Caisse des dépôts. Je compte m'y atteler, en concertation avec les parlementaires, qui exercent la tutelle sur la CDC".

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