Pétrole et euro s'échangent au plus haut

Les prix du pétrole ont poursuivi leur progression lundi à New York, dépassant les 71 dollars, alors que la demande en carburant devrait atteindre un pic cette semaine aux Etats-Unis avec la fête nationale du 4 juillet. Sur le marché des changes, l'euro évoluait au plus haut depuis deux mois face au dollar lundi lors des échanges américains, au-dessus du seuil de 1,36 dollar.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août a pris 41 cents, clôturant à 71,09 dollars, après une brève incursion jusqu'à 71,25 dollars, son plus haut niveau depuis le 25 août. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a pris 1,22 dollar à 72,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange. Dans les échanges électroniques cotés en Asie ce mardi, les cours du brut étaient très légèrement en baisse (le baril de "light sweet crude" pour livraison en août cédait 12 cents à 70,97 dollars mais le Brent se maintient au-dessus des 72 dollars le baril,) en raison de prises de bénéfices. Mais pour les observateurs, ce repli devrait être de courte durée, compte tenu des fortes inquiétudes sur l'approvisionnement en essence outre-Atlantique.

Les Etats-Unis devraient connaître en effet cette semaine un pic de la demande en essence, avec l'essor des déplacements en voiture autour de la fête nationale du 4 juillet. Or le marché s'inquiète que cette demande soit difficilement satisfaite, alors que le niveau des stocks américains d'essence est inférieur à celui de 2006 à la même époque et que la cadence des raffineries est également moins importante. "Il y a un problème d'inondation dans une petite raffinerie du Midwest, qui l'a rendu inaccessible, ce qui signifie qu'elle pourrait être arrêtée pour un certain temps", a expliqué John Kilduff, analyste de Man Financial, cité par l'Agence France Presse (AFP).

Depuis quatre séances maintenant, les cours du brut sont poussés par le dernier rapport du département américain de l'Energie (DoE), qui a fait part d'une baisse des réserves américaines d'essence de 700.000 barils et d'un recul des stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) de 2,3 millions de barils. Cela a redoublé les inquiétudes des opérateurs sur la possibilité de satisfaire la demande en carburant cet été et en produits de chauffage cet hiver.

Les investisseurs ont désormais les yeux tournés vers le prochain rapport hebdomadaire du DoE, attendu jeudi en début d'après midi au lieu de mercredi, jour de la fête nationale américaine. Le marché new-yorkais sera d'ailleurs fermé ce 4 juillet.

Sur le marché des changes, la seconde partie de l'année démarre sur les chapeaux de roues. Vierges de positions, bon nombre d' opérateurs qui ont soldé le deuxième trimestre à la veille du week-end dernier, avec de substantiels gains pour ceux qui se livrés aux stratégies de portage, en ont profité pour prendre des risques. Et s'attaquer au dollar.

Malgré un bon chiffre américain - la hausse de l'indice des directeurs d'achats du secteur manufacturier monté de 55 en mai à 56 en juin - le billet vert a chuté à un point bas de près de deux mois face à l'euro, qui a refranchi le seuil de 1,36 pour se hisser jusqu'à 1,3635. Rappelons que le record de vigueur de l'euro face au dollar, qui remonte au 27 avril dernier, s'était établi à 1,3680. Les acteurs du marché des changes oseront-ils s'y risquer? Ils avaient hésité pendant des semaines au début du printemps avant d'entraîner le dollar vers son nadir et les fondamentaux américains ne devraient pas justifier une attaque en règle.

Reste que plus que le dollar, c'est la livre sterling qui a semé le trouble en ce début de semestre. La perspective d'une hausse de sa rémunération dès jeudi, l'a propulsée à un point haut de vingt six ans face au dollar, à 2,0170. Déjà forte des rendements les plus élevés du groupe des Sept, la livre devrait bénéficier d'une hausse des taux de la Banque d'Angleterre à l'issue de son conseil, laquelle porterait le loyer de l'argent de 5,50% à 5,75, afin de tenter de faire rentrer l'inflation dans le rang.

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