Conrad Black, ex-magnat de la presse, reconnu coupable de fraude

Le magnat déchu des médias Conrad Black, accusé d'avoir détourné des millions de dollars, a été reconnu coupable vendredi de fraudes et d'obstruction à la justice par un jury de Chicago.

A 62 ans, l'ex-patron de l'empire de presse Hollinger, a été reconnu coupable de fraude. Avec trois de ses associés, il était accusé d'avoir détourné un total de 60 millions de dollars à travers un montage financier frauduleux au moment de la vente d'actifs de Hollinger au groupe de presse canadien Canwest en 2000.

L'ex-magnat, reconnu coupable de quatre chefs d'inculpation relatifs à la fraude, risque jusqu'à plus de vingt ans de prison. Il pourrait aussi se voir confisquer plusieurs millions de dollars de ses biens. Il aurait détourné lui-même plusieurs millions de dollars.

Cet homme de 62 ans à la personnalité abrasive et à la fortune longtemps insolente, qui fut à la tête du troisième empire de presse du monde, n'a cessé de clamer son innocence, affirmant sa conviction inébranlable d'être un jour lavé de tout soupçon. "Toutes ces accusations sont absurdes", répétait-il à la barre. A l'énoncé du verdict, il est resté impassible.

Dans ses belles années, Conrad Black était à la tête du troisième empire de presse au monde, Hollinger International. Il détenait, entre autres, le Daily Telegraph de Londres, le National Post au Canada, le Jerusalem Post et le Chicago Sun-Times. Ce fils de brasseur québécois avait même renoncé à la citoyenneté canadienne pour siéger à la chambre des Lords britannique.

Aujourd'hui, Conrad Black est le "héros" d'un des plus gros scandales financiers. C'est un procès hors normes qui est sur le point de se terminer. De la vidéo montrant Black chargeant des cartons de documents dans sa voiture aux multiples cadeaux offerts à sa femme qu'il aurait payés avec les deniers de la société, sans oublier les aveux de son ex-associé David Radler, tous les ingrédients d'un scénario passionnant étaient là.

Debbie Melnyk et Rick Caine ont relevé le défi. Leur film "Citizen Black", présenté au Festival des films du monde en 2004, est un portrait mordant de Conrad Black portant un regard éclairant sur les événements qui ont précédé sa chute. Arrogant et arriviste sans pitié pour ses détracteurs, homme de culture doté d'un grand sens de l'humour pour ses admirateurs, Lord Conrad Black ne laisse pas indifférent.

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