CCE extraordinaire de PSA : les 4.800 suppressions de postes au menu

Le constructeur automobile tient ce mercredi un CCE extraordinaire chargé d'examiner les 4.800 suppressions de postes annoncées. Le groupe devrait confirmer une réduction des effectifs sans licenciements secs et fermeture d'usines, via des départs volontaires et le non remplacement des départs en retraite.

Deux semaines après l'annonce de suppressions d'emplois en pleine campagne présidentielle, PSA Peugeot-Citroën tient ce mercredi après-midi un comité central d'entreprise extraordinaire. La rencontre entre la direction et les syndicats devrait permettre d'examiner les 4.800 suppressions de postes prévues sur la base de départs volontaires et de non remplacements des départs en retraites.

"La dégradation des ventes en Europe de l'Ouest et de la rentabilité du groupe nous conduit, pour redresser l'entreprise, à accélérer la réduction des coûts et des frais de structure", a ainsi déclaré avant le CEE le directeur des ressources humaines, Jean-Luc Vergne. "Nous avons choisi de ne pas recourir à des plans sociaux avec des licenciements", mais de "ne pas remplacer les partants" qui souhaitent développer un "projet professionnel à l'extérieur de l'entreprise ou parce qu'ils veulent faire valoir leur droit à la retraite". Ces derniers devraient se voir proposer des incitations financières par l'entreprise.

Pas de licenciements secs donc pour le constructeur automobile français, dont Christian Streiff vient de prendre les rênes. Le groupe doit retrouver croissance et rentabilité, après quatre années de baisse de ses ventes. Un plan de suppression de 10.000 postes en Europe avait déjà été lancé en 2006, dont environ 7.000 ont été réalisées.

Le nouveau plan de restructuration devrait concerner pour la première fois les cadres de l'entreprise. Sur l'ensemble des sites, 1.200 ingénieurs, 1.800 ouvriers et 1.800 employés devraient être touchés par la réduction des effectifs, qui n'affectera cependant pas la main d'oeuvre présente sur les lignes de production. Le groupe français ne devrait donc pas fermer d'usines.

La direction a prévu un budget s'élevant en moyenne à une année de salaire par partant. Les futurs retraités, évalués à un millier, recevront trois mois de salaire brut en plus des indemnités légales, et ceux ayant trouvé un nouvel emploi verront leur indemnité de licenciement majorée de six mois de salaire. Le plan de restructuration devrait débuter le 1er juin et prendre fin le 13 décembre, mais la direction a précisé qu'elle pourrait "à tout moment" arrêter le dispositif, ou le poursuivre au delà de la fin de l'année.

Un "moindre mal" pour les syndicats qui redoutaient un plan social. Seule la CGT conteste le plan de restructuration, estimant que "l'entreprise ne va pas si mal et (que) d'autres solutions sont possibles, comme des préretraites", selon le délégué syndical central, Marcel Mérat. Au cours du CCE, les partenaires sociaux devraient demander la répartition par sites des suppressions de postes, bien que la direction de PSA juge cette ventilation impossible à fournir.

Les syndicats restent néanmoins vigilants. Le 23 mai prochain, Christian Streiff devrait dévoiler au cours de l'assemblée générale des actionnaires de PSA son plan d'action intitulé CAP 2010. Objectif: renouer avec la croissance en développant quatre axes: "la qualité, les coûts, le produit, et l'international".

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