Oubliée la crise de 2001 ! A cette époque, l'économie turque s'était retrouvée au bord du gouffre, et avait dû appeler le Fonds monétaire international (FMI) à l'aide. Après un sauvetage de 10 milliards de dollars, une lutte sans merci contre l'inflation galopante et un assainissement général des comptes, l'économie turque semble repartie sur de bonnes bases. A preuve, elle affiche, depuis cette date, une croissance sans faille, avec une moyenne de 6,8%. C'est même, selon les économistes, la plus longue période de croissance ininterrompue qu'a jamais connue le pays.

Certes, au même titre de l'Argentine, qui a vécu des déboires semblables, l'économie devait effectuer un rattrapage. Mais il n'empêche : la croissance reste particulièrement bien orientée. Ainsi, au quatrième trimestre de l'an dernier, elle a déjoué les pronostics, en faisant encore mieux que prévu. L'activité a crû de 5,2%, alors que les experts s'attendaient à une hausse de 4,2% seulement. La croissance, pour le troisième trimestre, avait été de 4,8%. Et sur toute l'année passée, elle s'élève à 6,1%.

Pourtant, la banque centrale reste la tête froide. Selon ses pronostics, la croissance devrait quelque peu s'essouffler au deuxième trimestre de cette année. Un sentiment que partagent les économistes. Certains allant même jusqu'à anticiper une croissance plus faible sur le deuxième et le troisième trimestre. Quoiqu'il en soit, les autorités monétaires devraient continuer de se concentrer sur autre chose que la croissance : la lutte contre l'inflation, qui menace toujours l'économie. Les prix à la consommation ont crû de 10,2% en février, soit plus du double que l'objectif fixé (4%) fixé dans le cadre de l'accord de sauvetage avec le FMI...