"Le Sous-sol" est le volet final d'un triptyque initié en 2002 par Peeping Tom, collectif fondé par deux ex-danseurs d'Alain Platel des Ballets C. de la B. "Le jardin" questionnait la normalité des êtres, "Le Salon" se penchait sur le déclin d'une famille aristocratique. Cette troisième partie ausculte le monde des morts.

Pour l'occasion, la scène du théâtre des Abbesses à Paris a été entièrement recouverte d'une terre meuble, épaisse. L'espace se présente comme un demi-étage entre la surface de la terre et ses entrailles. A l'intérieur, un salon dont les canapé, table et chaises apparaissent à moitié ensevelis et dont le plafond se laisse transpercer par les racines des arbres.

Ici les corps surgissent du sol, se déplacent en des mouvements caoutchouteux, s'attirent mutuellement avant de se souder les uns les autres en un unique point - joue contre joue, sexe contre sexe, bouche contre bouche - pour ne plus se séparer, entre attraction et répulsion, douceur et combat.

Malgré une technique audacieuse, avouons que ce petit monde se regarde avec un peu trop de détachement. Quels moments forts doit-on en retenir? La danse endiablée de Maria Otal - 80 ans tout de même - qui pendant quelques minutes se prend pour Michael Jackson? Le slow très chaud qu'elle mène avec son jeune partenaire sur une reprise de "When did you leave heaven"? Dommage que la poésie émanant des premières scènes ne s'envole jamais vers les hauteurs espérées et reste coincée dans ce sous-sol légèrement trop étroit.


"Le Sous-sol" de Peeping Tom. Jusqu'au 16 septembre, au Théâtre des Abbesses, à Paris (18ème). Tél: 01.42.74.22.77. www.theatredelaville-paris.com