OpenSocial : la réponse de Google à Facebook

Le géant de la recherche sur Internet a retenu Viadeo, la plate-forme française de mise en relation professionnelle, pour faire partie de son projet OpenSocial.

Google n'a pas attendu pour répondre à l'initiative de Facebook. Ce réseau social de 46 millions d'utilisateurs, qui vient d'accueillir Microsoft dans son capital, a mis au point une série d'interfaces logicielles (API, Application Program Interface). Elles permettent à des programmeurs de mettre au point des applications pouvant être utilisées par ses membres. Il en existe de sérieuses (enrichir la carte des contacts d'un membre) et de plus ludiques (offrir une bière virtuelle à un visiteur, recette de cocktail...). De telles applications peuvent générer des revenus publicitaires sur les pages des membres de Facebook.

Google a donc vu le risque de perdre une partie de la manne publicitaire générée par Internet. D'où sa réponse qui a la particularité de ne pas attaquer Facebook en frontal. Au lieu de racheter divers réseaux sociaux pour gonfler son propre réseau social Orkut, Google a préféré lancer OpenSocial, une gamme d'outils de programmation. L'idée est de fournir une plate-forme de développement universelle aux programmeurs. Une application développée avec OpenSocial pourra être utilisée par les réseaux sociaux qui adhèrent à ses principes. Google en a retenu sept: Orkut, Linkedin, Ning, Hi5, Friendster, Plaxo et le français Viadeo, auxquels s'ajoutent Oracle et Salesforce, ces deux dernières sociétés devant fournir les fameuses applications "universelles".

"Il y a une vingtaine de jours, nous avons été contactés par Google qui nous a fait signer une lettre de confidentialité, confie Dan Serfarti, l'un des co-fondateurs de Viadeo. Ils nous ont raconté le principe de leur réponse à Facebook, ce qui n'a pas manqué de susciter notre intérêt". En effet, l'idée de pouvoir faire communiquer les différents réseaux sociaux de la planète n'est pas neuve. Comme l'a si bien formulé Robert Metcalfe, inventeur d'Ethernet et fondateur de la société 3Com, "l'utilité d'un réseau est proportionnel au carré du nombre de ses utilisateurs".

"L'approche de Google est complètement dans le sens de l'Histoire et rappelle ce qui s'est passé avec Microsoft et IBM pour les standards de la micro-informatique, poursuit Dan Serfati. Un programme écrit pour un réseau social pourra tourner sur les partenaires d'OpenSocial". A terme, Google devrait permettre de mixer des données des différents membres. Et si le thème des revenus publicitaires n'a pas été abordé, gageons que ce n'est qu'une question de temps. Au lieu d'un partage à deux, entre Google et un réseau social, on devrait voir émerger le partage à trois: Google, le réseau social et l'inventeur ou l'éditeur du programme. D'où la présence de Salesforce et d'Oracle.

"Pour un réseau professionnel comme le notre, l'avantage est de trouver plus facilement des applications spécifiques ou des applications métiers, souligne Eric Didier, le directeur général de Viadeo. Je pense notamment à des programmes d'évaluation boursière ou à des programmes de niche pour lesquels nous n'avons pas d'expertise". En revanche, l'horoscope du jour sera réservé aux réseaux grands publics.

Viadeo n'offre pas seulement un passeport européen à OpenSocial. Le site s'est rapproché intimement du réseau social professionnel Tianji en Chine, A eux deux, ils totalisent 3 millions de membres, dont 1,8 million pour Viadeo. Le français a renforcé ses capacités financières en août en levant 5 millions d'euros auprès de Ventech et d'AGF Private Equity. Cela porte à 15 millions d'euros la totalité des fonds levés depuis sa création en juin 2004.

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