Christine Lagarde, première femme à la tête de Bercy

Cette ancienne avocate internationale a brillamment réussi aux Etats-Unis, devenant patronne du premier cabinet d'outre-Atlantique. Elle est entré en politique en devenant ministre du Commerce extérieur, puis de l'Agriculture.

De Valenciennes à Chicago. C'est un saut transatlantique pour Bercy avec l'arrivée de l'avocate Christine Lagarde au ministère de l'Economie, des finances et de l'emploi, qui a réussi brillamment dans la "cité des vents", à Chicago. Elle remplace l'avocat Jean-Louis Borloo, dont l'entrée en politique est passée par le réveil de la cité nordiste, gangrenée par le chômage. Si cette nomination a un sens politique, ce pourrait être celui-ci : ouvrir Bercy, et plus largement la France, aux grands vents de la mondialisation, du libéralisme et de la diversité. Encore plus qu'aujourd'hui.

Pour cette mission, Christine Lagarde, première femme à piloter le ministère de l'Economie, des finances et de l'emploi, affiche le profil idoine. Après un diplôme d'études supérieures spécialisées en droit social, une maîtrise d'anglais, elle file aux Etats-Unis, passe un diplôme de américain. Avocate, à vingt-cinq ans, en 1981, elle est recrutée par Baker & McKenzie, premier cabinet d'avocats américain et deuxième mondial. Elle y fera toute sa carrière et s'imposera dans l'univers hyper concurrentiel des féroces "lawyers" américains. Jusqu'à devenir, en 1999, présidente du comité exécutif du cabinet. Elle dirige alors une armée de 2.400 avocats et 620 associés oeuvrant dans soixante bureaux répartis dans trente-cinq pays. Une puissance. Elle est aujourd'hui l'un des rares Français et, encore plus rare, l'une des seules femmes françaises à avoir dirigé une firme américaine.

En 2004, elle semble lâcher prise. Elle devient présidente du comité stratégique mondial du cabinet, entre au conseil de surveillance de la banque néerlandaise ING. En 2005, la longue dame à la chevelure argentée, souvent vêtue de la stricte tenue noire des "lawyers" au féminin, entre en politique. Elle découvre cette nouvelle aventure en devenant ministre du commerce extérieur, servie par sa maîtrise du droit de la concurrence, une de ses spécialités de sa première vie, et ses capacités de négociatrice.

A ce poste, cette tribune, elle défend ardemment la globalisation et son corollaire, l'attractivité française pour les capitaux et les entreprises étrangères. Voyage toujours et encore. Se détend en posture de yoga. Elle développe également des positions bien hétérodoxes. "Je ne suis pas accro à l'équilibre de la balance commerciale", déclare-t-elle résolument. Avant les élections présidentielles, la rumeur ne lui fait pas quitter la vie politique. Déjà, son nom était cité comme pilote du paquebot Bercy, si Nicolas Sarkozy l'emportait. Après le 6 mai, elle est nommé au délicat et très politique ministère de l'Agriculture. Elle n'y sera resté qu'un petit mois et demi.

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