Des avocats américains lancent une "class action" contre Novartis

Le groupe suisse aurait trop tardé à divulguer des informations sur le Tasigna, un médicament qui vient d'être approuvé aux Etats-Unis.

Le groupe suisse était inchangé ce matin à 60,9 francs suisses, après l'annonce par un cabinet d'avocats du lancement d'une "class action" ou action de groupe. Le cabinet américain Coughlin Stoia Geller Rudman & Robbins juge que le laboratoire helvétique aurait du publier des informations "défavorables" concernant l'homologation du Tasigna, un médicament contre la leucémie, par la Federal Drug Administration (FDA). Les juristes estiment que le prix de l'action Novartis entre le 14 juin 2006 et le 17 juillet 2007 s'est négocié à un prix "artificiellement élevé", en l'absence d'informations sur la prolongation de la procédure d'autorisation du médicament. Le groupe aurait tardé à divulguer cette information, pourtant dommageable pour le titre: lors de son annonce, le 17 juillet, le titre Novartis a perdu plus d'un dollar en 2 séances à New-York.

Pour Novartis, il s'agit d'un médicament majeur. Même si les analystes sont partagés sur le potentiel du médicament, qui a finalement reçu l'autorisation de mise sur le marché des autorités américaines la semaine dernière, ses perspectives sont importantes. Le Tasigna pourrait dans certains cas remplacer le médicament star du groupe suisse, le Glivec, dont les ventes représentent 2,6 milliards de dollars par an. Novartis a même estimé que les deux médicaments pourraient au total amasser 3,5 milliards de dollars de vente par an, le Tasigna étant utilisé en recours sur les malades atteints de cancer, et ne répondant plus au Glivec. Très cher mais tout autant efficace, le Glivec est aujourd'hui prescrit par de nombreux médecins pour des pathologies éloignées de son indication primaire, qui était la leucémie myéloïde chronique. Ce qui élargit son potentiel de chiffre d'affaires, comme celui du Tasigna.

Mais la communication qui entoure l'approbation, ou non, des médicaments est devenu un sujet très sensible pour le cours des laboratoires pharmaceutiques. Le groupe Novartis a essuyé plusieurs revers majeurs cette année sur ses médicaments. Ainsi, le Galvus, un nouveau médicament contre le diabète qui devait atteindre les rayons des officines américaines dès le début 2007 selon le laboratoire, n'a pas reçu l'autorisation de mise sur le marché de la Federal Drug Administration. Il ne devrait pas être vendu aux Etats-Unis avant 2009, la FDA ayant réclamé des études supplémentaires concernant la sécurité du médicament. Le groupe a aussi du retiré le Zelnorm, un médicament contre les affections intestinales, de la vente, pour des problèmes d'effets secondaires. Ces revers ont d'ailleurs conduit le groupe a réduire ses effectifs aux Etats-Unis.

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