La Fed laisse planer le doute sur une prochaine baisse des taux

Economistes, cambistes, traders, tous étaient suspendus aujourd'hui au communiqué de la Reserve fédérale (Fed), à l'heure où les cours boursiers subissent de plein fouet la crise du crédit. C'est justement l'importance de cette intervention qui a pourtant empêché le président de la Fed Ben Bernanke de modifier son discours de façon substantielle. "Même des paroles rassurantes auraient inquiété les marchés, parce qu'elles auraient été inhabituelles", explique Chuck Lieberman, économiste chez Advisor Capital Management, interrogé par l'agence Bloomberg dans le New Jersey. La Fed a toutefois souligné qu'elle prenait en compte les turbulences actuelles sur les marchés liées à la crise sur le financement de l'immobilier à risque aux Etats-Unis, le "subprime".Toutefois, comme prévu par les 96 économistes sondés par Bloomberg, la Réserve fédérale a laissé son taux directeur inchangé à 5,25% pour la neuvième fois consécutive. Une phrase laconique sur les risques économiques croissants - "les risques pour la croissance ont un peu augmenté" souligne la Fed dans son communiqué - a été ajoutée au discours habituel, sans donner d'indication précise sur le calendrier d'un prochain mouvement monétaire. Car malgré le recul de la croissance, les risques inflationnistes toujours présents ont retenu Ben Bernanke de donner une indication sur une éventuelle baisse des taux dans les mois à venir. Certes, un tel discours aurait permis de relancer les espoirs d'amélioration de la croissance, mais il aurait aussi ravivé les inquiétudes sur l'ampleur potentielle de la crise du crédit. De plus, les risques inflationnistes restent en effet élevés, entre la flambée du pétrole et le dollar faible, source d'inflation importée. "Si les craintes inflationnistes n'étaient pas présentes, la Fed pourrait pencher vers une baisse des taux mais avec les prix du pétrole toujours aussi hauts, il lui est difficile d'aller dans ce sens", souligne Yosuke Hosokawa, analyste à la Chuo Mitsui Trust Bank, interrogé par l'AFP. "Toutefois, si la Fed n'assouplit pas sa position, le récent rebond des marchés d'actions américains sera de courte durée et le dollar restera sous pression", relève-t-il.
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