Dexia trébuche en Bourse après ses piètres performances trimestrielles

Le bénéfice net de la banque franco-belge a baissé de près de 60% à 289 millions d'euros à fin mars. En raison notamment de sa filiale américaine de rehaussement de crédit FSA, en perte de 421 millions de dollars. Le titre perd plus de 4% à Paris.

La banque franco-belge Dexia a vu son bénéfice net tomber à un "niveau historiquement bas" au premier trimestre, avec une baisse plus forte que prévu, de près de 60% sur un an. Le bénéfice net est ressorti à 289 millions d'euros, nettement en dessous des attentes des analystes interrogés Reuters qui tablaient sur un profit de 337 millions. Retraité des éléments non récurrents, le bénéfice net du trimestre a diminué de 14,5% à 539 millions d'euros, un montant là aussi inférieur aux 582 millions attendus en moyenne par le consensus, a précisé la banque franco-belge dans un communiqué. Le chiffre d'affaires a baissé de 16% sur un an à 1,499 milliard d'euros

Ces comptes intègrent une charge du risque de 236 millions d'euros, plus de quatre fois supérieure aux attentes (53 millions) et liée pour l'essentiel (197 millions) à des pertes de FSA sur son portefeuille d'obligations hypothécaires américaines de second rang assurées. Sa filiale de rehaussement de crédit FSA a fait état dans un communiqué séparé d'une perte nette de 421,6 millions de dollars au premier trimestre, contre un bénéfice de 85,2 millions un an plus tôt.

Le patron de Dexia, Axel Miller, invoque dans un communiqué "un environnement particulièrement difficile" avec notamment "une détérioration de l'environnement de crédit aux Etats-Unis". "Nous regrettons que certaines transactions aux Etats-Unis aient entraîné des pertes bien au-delà des niveaux historiques", a-t-il noté, assurant toutefois que "cette situation ne met en péril ni la solidité financière de Dexia ni celle de FSA".

La crise financière a également forcé Dexia à ajuster la valeur de certains actifs, des mesures "résultant d'exigences comptables qui ne traduisent pas de risque de crédit". Elle a ainsi réduit de 216 millions d'euros après impôt la valeur de contrats de couverture contre le risque de crédit (CDS).

Hors provisions, la performance opérationnelle est ressortie au-dessus des attentes, le résultat brut d'exploitation (RBE) sous-jacent a progressé de 4,1% à 891 millions d'euros (consensus à 793 millions). Mais bien qu'il soit présenté comme excluant les éléments exceptionnels, ce résultat est dopé ce trimestre par une réévaluation de 243 millions d'euros sur des dérivés de crédit (CDS) liés à des opérations de titrisation. Elle a permis d'absorber des dépréciations comptables de 259 millions d'euros sur le portefeuille obligataire de Dexia pour sa partie utilisée en trading

Pour le reste de 2008, Axel Miller table sur "une volatilité importante et une incertitude économique persistante", assurant que Dexia mettra "l'accent encore davantage sur le suivi et le contrôle des risques". La structure du portefeuille d'actifs de FSA va être réévaluée. L'abandon de certaines activités dont les pertes étaient trop importantes a déjà été décidé. Les autres feront l'objet d'un "examen approfondi" dans les prochains mois, "de manière à s'assurer que tous les domaines d'activité maintenus présentent un faible risque et un caractère prévisible", détaille Dexia. La banque estime malgré tout que sa filiale "a évité les pires des risques de la bulle des marchés structurés et de l'immobilier".

A la Bourse de Paris, le titre perd près de 4,2% à 16,20 euros.

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