L'hypothèse d'un rapprochement entre les constructeurs de poids lourds européens Man et Scania avait refait surface il y a quelques semaines quand le président d'Investor AB, Börje Ekholm, dont le fonds détient 20 % des droits de vote de Scania, avait déclaré qu'il se préparait à une recomposition des forces au sein du conseil du constructeur suédois.

C'est chose faite depuis ce lundi. Le constructeur automobile allemand Volkswagen a annoncé qu'il allait pouvoir porter à 68,6% sa part des droits de vote dans le constructeur suédois de camions Scania, ce qui pourrait aboutir à une fusion entre Scania et MAN dont Volkswagen est le premier actionnaire. Une revanche pour Man après l'échec de son OPA hostile sur Scania l'an dernier.

Volkswagen a conclu le rachat de la totalité des participations du groupe suédois Investor et des fondations Wallenberg dans Scania, au prix unitaire de 200 couronnes suédoises par action "A". Le rachat, encore soumis à l'approbation des autorités de tutelle, portera la participation de Volkswagen à 37,73% du capital et 68,60% des droits de vote, précise le groupe de Wolfsburg dans un communiqué. Le montant du rachat s'élève à "environ 2,9 milliards d'euros", ont précisé les deux parties au cours d'une conférence de presse à Stockholm.

Volkswagen et Man s'efforcent depuis plus d'un an de convaincre Scania de renoncer à son indépendance et d'accepter un rapprochement qui créerait un nouveau numéro un des camions en Europe, devant Volvo. Au cours de 2007, les allemands Man et Volkswagen ont augmenté leur participation dans Scania pour la hisser au-delà de 50 % des droits de vote. Celle-ci atteint même quelque 52 % après que Man a porté sa part fin décembre de 14,8 % à 15,57 % par le biais d'échange d'actions.