Chaud-froid environnemental

Trois glaciologues explorent les couches gelées de la terre. Et suivent l'évolution du climat sur des milliers d'années. Pour confirmer le - mauvais - développements des gaz à effets de serre. Frissonnant.

"L'unique façon de prédire le climat du futur est d'utiliser les modèles climatiques. Certes, il y a eu dans le passé des périodes plus chaudes que celle actuelle, par exemple, il y a 125.000 ans, mais l'origine de ce réchauffement lié à un ensoleillement différent n'a rien à voir avec une augmentation de l'effet de serre". Pour les trois scientifiques français, éminents spécialistes de l'étude des glaces, auteurs de ce très intéressant document rédigé dans un langage très accessible, le ton, encore mesuré, se veut alarmant.

Dans les deux premières parties, il est question du monde fantastique des glaces et des neiges, de l'omniprésence de la "Planète blanche", de l'Antarctique plus explorée que l'Arctique. En forant des kilomètres de couches glacières, grâce à des bulles d'air emprisonnées depuis des siècles, les chercheurs ont pu déterminer nombre de données, notamment le climat passé, remontant jusqu'à 800.000 ans.

Mais, et c'est le propos des deux dernières parties, ces relevés permettent de tirer quelques enseignements pour les années à venir. Avec le réchauffement - désormais impossible à contester - les pôles vont se libérer de leurs glaces, les sols vont se dégeler en dégageant du méthane nocif à la couche d'ozone, les courants marins vont se dérégler et le Gulf Stream disparaître, les glaciers des montagnes vont fondre et les rivières s'assécher,...

Autre constat, l'Homme n'est plus dans le néolithique, mais avec l'ère industrielle, est entré dans une nouvelle ère, l'anthropocène, caractérisée par un urbanisme effréné, par un pillage des ressources, par une déforestation massive, par une surpopulation inquiétante. Bref, l'anthropocène ou l'autodestruction par la pollution.

Rien de bien réjouissant donc à l'horizon, un horizon qui se rapproche à grands pas. Reste que réalistes ou utopistes, les trois scientifiques espèrent encore que, prenant conscience des dérives en cours, l'humanité va réduire ses méfaits environnementaux. Et d'en appeler à trouver, ensemble, des solutions. Car elles existent. Question de - bonne - volonté.

"Planète blanche", par Jean Jouzel, Claude Lorius et Dominique Raynaud, Odile Jacob, 301 pages, 27 euros.

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