Vers une offre à 46 milliards de dollars d'Inbev sur Anheuser-Busch

Selon le Financial Times, le groupe belge ferait une offre à 65 dollars par action, soit un montant total de 46 milliards de dollars. Les deux groupes sont très complémentaires géographiquement.

Le belge InBev, deuxième brasseur mondial en termes de volumes, réfléchit à une offre de 46 milliards de dollars (29 milliards d'euros) sur son concurrent américain Anheuser-Busch. L'information, révélée d'abord par le Financial Times, profite à Anheuser-Busch qui bondissait de 7,5% à la Bourse de New York vendredi en fin de séance, alors qu'en Europe, l'action InBev a terminé en baisse de 2,86% à 48,88 euros.

Sur le blog Alphaville de son site internet, le Financial Times cite des sources disant que le rapprochement devrait se faire à un prix d'environ 65 dollars par action et mais que, malgré les progrès réalisés dans la préparation du dossier, InBev n'était pas "encore prêt à déclencher le processus". L'article précise qu'un montage financier de 50 milliards de dollars avait été préventivement arrangé par JP Morgan et Santander et que l'opération avait été discutée lors de deux réunions du conseil d'administration d'InBev, celle de jeudi et une autre remontant au 28 avril.

Il y a déjà eu plusieurs rumeurs d'une offre d'InBev sur Anheuser Busch, font cependant remarquer les spécialistes du secteur. "Le cours de Bourse du groupe américain a été soutenu toute la semaine par des rumeurs de rachat", a déclaré William Lefkowitz, chez vFinance Investments, cité par Reuters.

Jan Meijer, analyste du secteur chez Theodoor Gilissen, a estimé qu'un rapprochement entre les deux groupes était pertinent. "Il y a une vraie logique derrière l'opération et cela fait un moment que nous l'attendons", a-t-il déclaré.

InBev et Anheuser-Busch apparaissent complémentaires géographiquement. Le premier, né du rapprochement en 2004 du belge Interbrew et du brésilien AmBev, est très présent en Europe, où le marché est mature et s'est trouvé des relais de croissance en Amérique latine, notamment au Brésil, de même qu'en Europe de l'Est et en Asie. Anheuser-Busch (Budweiser) est, lui, en position de force aux Etats-Unis, détient une participation de 50% dans le mexicain Grupo Modelo et est bien établi en Chine via sa participation de 27% dans le brasseur Tsingtao.

InBev (Stella Artois) a en outre déjà un accord avec Anheuser-Bush qui distribue ses bières aux Etats-Unis. Le directeur général d'InBev, Carlos Brito, a eu beau dire qu'être le plus gros n'est pas le but ultime, InBev a conscience de s'être fait ravir la place de numéro un mondial par le britannique Miller.

Par ailleurs, la course à la taille se poursuit. Le néerlandais Heineken et le danois ont récemment accru leur taille en rachetant ensemble un autre britannique Scottish & Newcastle. Selon une note de la banque Credit Suisse, le prix de 65 dollars cité par le Financial Times est équitable mais il devra peut-être être relevé en cas d'OPA hostile. Pour se défendre, estime la banque, Anheuser pourrait décider de grossir en prenant le contrôle total de Grupo Modelo.

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