Entente retrouvée entre Paris et Berlin

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont annoncé lundi soir à Hanovre être parvenus à un compromis sur le projet français d'"Union pour la Méditerranée" pomme de discorde des derniers mois entre Paris et Berlin.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont annoncé lundi à Hanovre être parvenus à un compromis sur le projet français d'"Union pour la Méditerranée" tout en affichant une entente retrouvée. Lors d'un dîner de travail dans cette ville hanséatique, la chancelière a obtenu que ce projet, initialement conçu par le président français pour renforcer la coopération entre les pays riverains de la Méditerranée, soit étendu à l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne, riverains ou non.

"Nous sommes convenus qu'en ce qui concerne la coopération entre l'Union européenne et la Méditerranée, nous voulions faire évoluer le processus de Barcelone", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse commun. "Cela s'appellera Union pour la Méditerranée. Ce sera un projet des 27 Etats membres de l'Union européenne." Elle a précisé que Paris et Berlin évoqueraient le projet d'Union pour la Méditerranée lors du dîner du prochain Conseil européen, les 13 et 14 mars à Bruxelles. "Nous demanderons à la présidence (slovène) de mettre ce point à l'ordre du jour."

"L'Union pour la Méditerranée se fera. Ce sera un projet européen", a renchéri Nicolas Sarkozy. "Nous ferons une proposition franco-allemande au prochain Conseil européen." Le président français a admis avoir fait des concessions sur un sujet qui avait passablement tendu les relations bilatérales, au point d'être cité par des responsables allemand comme la cause du report au 9 juin d'un sommet informel Sarkozy-Merkel, prévu initialement ce lundi en Bavière.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont aussi parlé d'autres projets de la future présidence française de l'UE, au second semestre 2008. "De même que la France nous a soutenus pendant la présidence allemande, nous allons étroitement soutenir la France pendant sa présidence", a souligné la chancelière. Elle a cité la lutte contre les paradis fiscaux. Sur la politique de sécurité et de défense, le climat, l'immigration et de l'agriculture, Paris et Berlin vont mettre en place des groupes de travail.

Un accord franco-allemand est en vue sur les objectifs européens de réduction des émissions de CO2 des voitures - auxquels s'opposent jusqu'ici Berlin -, ont indiqué Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, qui ont décidé là aussi de créer un groupe de travail de l'Elysée et de la chancellerie. En ce qui concerne la séparation patrimoniale des réseaux d'énergie, la France et l'Allemagne présenteront une proposition commune, ont-ils également déclaré. E.ON, numéro un allemand de l'énergie, a trouvé la semaine dernière à la surprise générale un compromis avec la Commission européenne et accepté de vendre ses lignes à haute tension, au grand dam du gouvernement allemand. Bruxelles veut forcer les producteurs d'énergie à vendre leurs réseaux pour insuffler plus de concurrence. Berlin et Paris ont pris la tête d'un groupe de pays hostiles et proposent de séparer seulement administrativement ces deux activités, sans forcer les entreprises à vendre.

"La France et l'Allemagne, l'Allemagne et la France regardent l'avenir de l'Europe et de ces différents dossiers dans la même direction, sur le même rythme et avec la même volonté", a conclu Nicolas Sarkozy.

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