Renault relève le pari de la voiture électrique en Israël

Renault a annoncé ce lundi la signature d'un accord avec la société israélo-américaine Project Better Place pour la fourniture de voitures électriques en Israël. Bénéficiant du soutien du gouvernement israélien, qui vient de voter un avantage fiscal pour les véhicules "zéro émissions" valable jusqu'en 2019, le projet prévoit la création d'un réseau de recharge de batteries et l'adoption de batteries lithium-ion.

La voiture électrique deviendra-t-elle un jour un phénomène de masse? On se rappelle de l'échec de PSA qui, il y a de cela une dizaine d'années, faisait le pari de voir en circulation en 2005-2010 environ 200.000 véhicules électriques dans l'Hexagone. Alors qu'on en dénombre aujourd'hui à peine 15.000. Mais Renault a annoncé ce lundi qu'il se lançait dans l'aventure... en Israël.

Et les raisons d'y croire existent. Patrick Pelata, directeur général adjoint du constructeur français, résume ainsi la situation: "c'est la première fois qu'un système complet se met en place: un gouvernement qui offre un avantage fiscal, un opérateur qui met en place un système de recharge de batterie et un constructeur qui adapte un véhicule." Et en effet, les trois partenaires affichent de fermes volontés de réussir le pari.

A l'origine du projet, on trouve un seul homme, Shai Agassi, Israélien de 39 ans et ancien numéro deux du leader mondial des logiciels de gestion, SAP. Il mûrit son idée depuis 2005, et a quitté SAP pour créer Project Better Place en octobre 2007, dont l'objectif est de mettre en place un réseau de bornes de recharges de batteries pour voitures électriques.

Et Shai Agassi est soutenu par le gouvernement israélien et même par le président Shimon Pérès, qui encourage le projet. Une loi abaissant la taxe sur les véhicules propres à 30%, alors que les autres véhicules subissent une taxe de 72%, vient d'être votée et court jusqu'en 2019. Israël cherche à réduire sa facture pétrolière, et à améliorer la situation sanitaire de ses villes.

Carlos Gohn est le deuxième supporteur du projet. Il pense le pari industriel et technique possible. La première raison vient de l'avènement des batteries lithium-ion, qui représentent l'avancée la plus notable en matière de stockage d'électricité. Elles sont plus légères et plus efficaces que les batteries ayant équipé les premiers véhicules électriques. Et avec un pétrole cher, l'électricité n'a jamais été aussi compétitive. On estime en France que 100 kilomètres coûtent un euro avec une voiture électrique, contre quinze avec une voiture traditionnelle.

Et Israël serait le terrain d'expérimentation idéal pour cette nouvelle technologie. Patrick Pelata s'en explique: "c'est un tout petit pays où circulent un million de véhicules et où 90% de la population fait moins de 70 kilomètres par jour." Fabriquée dans une société commune réunissant Nissan et Nec, la batterie devrait permettre une autonomie de 100 kilomètres, dans des conditions "israéliennes", c'est à dire essentiellement urbaine et avec climatisation. Prévue pour 2011, la voiture électrique israélienne devrait être assemblée sur base Kangoo ou Mégane, et devrait offrir des performances équivalentes à un moteur thermique 1,6 litre.

Le modèle économique sera inspiré de la téléphonie mobile, avec un abonnement mensuel. Le propriétaire sera propriétaire de la voiture, mais louera la batterie, qu'il pourra recharger, ou échanger, dans un réseau de 500.000 points au travers du territoire israélien. Le coût mensuel des recharges devrait être, pour l'automobiliste, de 60 euros par mois, contre 200 euros actuellement pour un véhicule essence.

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