Peu de patrons français avaient encore réagi à l'affaire des retraits suspects d'argent au sein de l'UIMM, l'Union des industries et métiers de la métallurgie, et au bras de fer qui s'en est suivi avec le Medef, l'organisation de représente patronale des grandes entreprises qui réclame la transparence et veut reprendre les mandats détenus par l'UIMM dans les négociations sociales.

Or, dans le Journal du Dimanche, Patrick Kron, le PDG d'Alstom qui a contribué à sauver le fabricant du TGV, menacé de faillite il y a quelques années, sort du bois. Il estime notamment que l'UIMM "doit faire le ménage chez elle, et c'est à elle de le faire".

Mais il indique aussi : "j'ai été choqué par ce qui s'est passé à l'UIMM, l'existence de fonds secrets considérables, les paiements en liquide... je soutiens donc évidemment toutes les initiatives prises par l'UIMM pour revoir sa gouvernance et ses pratiques, et aller dans le sens de la transparence".

Mais il ne souhaite pas d'amalgame entre cette affaire et celle des mandats de l'UIMM. "C'est certes un sujet qu'on doit traiter, car rien n'est éternel. Mais c'est un sujet distinct", estime-t-il. Tout aborder en même temps crée une confusion et donne l'image d'une guerre des patrons, ce qui n'est pas nécessaire".

Vendredi soir, la présidente du Medef Laurence Parisot a rencontré vingt-sept grands patrons (dont Patrick Kron) pour plancher sur cette affaire. Elle a estimé à son issue que cette séance de travail avait fait émerger une "unanimité sur des principes d'éthique, de transparence et de modernité". Chez les dirigeants, seul le président du directoire du grand assureur Axa, Henri de Castries, s'est exprimé, parlant d'une "très bonne réunion". Certaines sources estiment que cette réunion aura été l'occasion d'un appel au calm entre les différentes parties pour que cesse le bras de fer très médiatique entre l'UIMM et le Medef.