Nouvelle passe d'armes Sarkozy-Trichet sur les taux européens

A une réunion de l'UMP, samedi, le chef de l'Etat s'était demandé s'il était raisonnable de porter les taux européens à 4,25%, comme la BCE l'a fait jeudi, "alors que les Américains ont des taux à 2%". Dimanche, Jean-Claude Trichet a défendu sa politique monétaire.

La lutte contre l'inflation par la hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) correspond à son mandat et à la volonté populaire et elle est "vitale" pour la croissance et l'emploi, a estimé ce dimanche le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, à l'occasion des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Il a ainsi répondu aux critiques, notamment celles du président français Nicolas Sarkozy, qui déplorent la remontée jeudi dernier de 4% à 4,25% du principal taux directeur de la BCE, son niveau le plus élevé depuis septembre 2001.

Jean-Claude Trichet a répondu, sans citer le président français: "j'ai dit que nous avions un mandat qui nous a été donné par les démocraties européennes, que ce mandat est la stabilité des prix", a-t-il précisé aux journalistes après son intervention. "La dernière enquête (publiée par la Commission européenne-NDLR) montrait que la stabilité des prix était le souci de l'ensemble de nos concitoyens", a-t-il ajouté.

"Il y a un consensus très large (...) que la stabilité des prix est une condition nécessaire de la croissance durable et de la création d'emploi durable", a-t-il conclu. Jeudi, il avait déclaré qu'il n'avait pas d'a priori pour ses futures orientations de politique monétaire, déclaration qu'il affirme maintenir. Ces propos sont interprétés comme l'annonce qu'il n'y aura pas d'autres hausses de taux prochaines. Mais Jean-Claude Trichet a précisé à Aix qu'il ne prenait pas d'engagement pour l'avenir.

Nicolas Sarkozy avait critiqué samedi la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de relever ses taux directeurs et dénoncé le "dumping monétaire" que subissent les entreprises européennes exportatrices. Lors d'un Conseil national de l'UMP consacré à l'Europe, le chef de l'Etat a dit respecter l'indépendance de la BCE mais s'est demandé s'il était raisonnable de porter les taux européens à 4,25%, comme la banque centrale l'a fait jeudi, "alors que les Américains ont des taux à 2%".

"J'ai été de ceux qui ont voté l'indépendance de la Banque centrale européenne et je ne le regrette pas, j'ai été de ceux qui ont voté la création de l'euro et je ne le regrette pas (...) Les autorités monétaires ont fait un travail remarquable pour mettre en place l'euro", a-t-il poursuivi.

Déplorant le "dumping social" auquel l'Europe est confrontée, il s'est demandé si "on doit subir en plus un dumping monétaire qui met à genoux les entreprises européennes qui veulent continuer à exporter". "Cette question là doit être posée de "manière respectueuse et démocratique", a-t-il ajouté, devant José Manuel Barroso, président de la commission européenne, qui assistait à la réunion de l'UMP et a pris la défense de la BCE.

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