Berlin adopte un projet de loi encourageant l'actionnariat salarié

Le gouvernement espère porter à 3 millions, contre 2 millions aujourd'hui, le nombre d'actionnaires salariés dans le pays. Le patronat juge ce texte superflu.

Le gouvernement allemand a adopté mercredi en conseil des ministres un projet de loi visant à encourager l'actionnariat salarié encore peu développé en Allemagne par rapport à ses voisins européens. "Les salariés doivent recevoir une participation juste au succès de leur entreprise", a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre social-démocrate (SPD) du Travail, Olaf Scholz, qui a présidé le groupe de réflexion chargé de mettre au point le texte.

Celui-ci prévoit notamment de doubler à 360 euros par an l'abattement fiscal bénéficiant au salarié actionnaire, et d'assouplir les conditions de revenu permettant d'en bénéficier. Les salariés pourront investir directement dans leurs entreprises, ou placer leurs deniers dans des fonds spéciaux, afin de diminuer leurs risques.

Il en coûtera 229 millions d'euros par an de moins-values fiscales quand le dispositif fonctionnera à plein, à partir de 2012. Ce projet doit contribuer à réduire le fossé grandissant entre les revenus du travail, qui progressent lentement, et ceux du capital et des entreprises, a souligné le ministre des Finances, Peer Steinbrück, lors de la conférence de presse. De 2003 à 2007 en Allemagne, les salaires ont progressé de 4,3%, mais les revenus du capital de 37,6%.

Berlin espère porter à 3 millions contre 2 millions aujourd'hui le nombre d'actionnaires salariés dans le pays. La réforme, fruit d'un compromis entre les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates qui forment le gouvernement, est depuis le début critiquée par le patronat, qui préfèrerait que l'Etat accorde des allègements fiscaux sur les systèmes d'assurance-retraite privés, plutôt que de subventionner l'actionnariat salarié. "Ce projet de loi est superflu", a déclaré au journal régional Neue Osnabrücker Zeitung, Martin Wansleben, directeur de la Fédération des chambres de commerce et d'industrie (DIHK).

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