Après trois mois d'une dure crise, l'espagnol Inmobiliaria Colonial, lourdement endetté, semblait enfin à même de sortir de l'ornière. Et cela grâce à l'Investment Corporation of Dubai (ICD), qui avait annoncé à la mi-février être disposé à racheter " au moins 50,01 % " des actions de Colonial, qui contrôle en France 84% de la Société Foncière Lyonnaise.

Mais c'était sans compter sur les actionnaires de références de Colonial qui depuis le début se sont déclarés insatisfaits par les conditions de l'offre et avaient demandé des informations complémentaires au fonds souverain pour se décider.

"Malgré toute la bonne volonté des parties impliquées dans l'opération, et les efforts" des actionnaires de référence, les sociétés Nozar (12,3%) et Portival, de l'ancien patron du groupe, Luis Portillo (39,65%), "aucun accord n'a été trouvé sur l'offre formulée par ICD", selon un communiqué du fonds remis à l'autorité boursière espagnole (CNMV). "Par conséquent, l'offre formulée par ICD a expiré", poursuit le communiqué.

Malgré tout, ce mardi après-midi, les deux principaux actionnaires du groupe immobilier espagnol ont déclaré qu'ils discutaient avec Investment Corporation of Dubai (ICD) en vue de rouvrir des négociations. Ils ajoutent qu'ils ne peuvent en aucun cas assurer qu'un accord sera conclu pour qu'IDC rouvre son offre.

ICD avait proposé mercredi 27 février aux deux actionnaires de référence de Colonial d'acheter 50,1% du capital de ce groupe, à un prix allant de 1,85 à 2,25 euros par titre, valorisant le groupe entre 3,02 et 3,68 milliards d'euros. Les deux actionnaires avaient jusqu'au 3 mars pour se prononcer sur l'offre.

Ce mardi, cette annonce fait lourdement chuter le titre Colonial à la Bourse de Madrid. Après une suspension en début de séance, l'action chute de plus de 11% dans la matinée. Finalement l'autorité espagnole des marchés (CNMV) a décidé de suspendre la cotation de l'action de Colonial en raison de "circonstances qui pourraient perturber le développement normal" du cours de ce titre.