Les perquisitions qui ont eu lieu hier chez Klaus Zumwinke, le patron de la Deutsche Post - dont le gouvernement allemand annonce ce vendredi la démission après 18 ans à la tête du groupe - ne sont visiblement qu'une entrée en scène. D'après notre confrère Handelsblatt, de nouvelles descentes sont prévues dans les jours à venir dans toute l'Allemagne. Une centaine de personnes - essentiellement des personnalités en vue - seraient dans l'oeil du parquet de Bochum.

Celui-ci aurait obtenu de nombreux documents importants d'une banque de la principauté du Liechtenstein, la LGT Group, qui prouverait que de nombreux contribuables allemands y auraient parqué des sommes importantes pour contourner le fisc allemand. Pendant des mois, ses enquêteurs auraient analysé ces dossiers explosifs.

Selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung à paraître ce vendredi, la fraude fiscale porterait sur un montant total de 3,4 milliards d'euros, impliquant jusqu'à 700 suspects. Le quotidien affirme que 900 mandats de perquisition ont déjà été préparé.

Après que la deuxième chaîne de télévision allemande ait eu vent de l'affaire, le parquet se serait décidé à lancer une première opération chez Klaus Zumwinkel, l'emblématique patron de la Deutsche Post. Son bureau et son domicile privé ont été perquisitionnés hier, avant qu'il ne soit emmené au parquet. Après sa déposition et un dépôt de garantie, le mandat d'arrêt préparé par les policiers a été suspendu.

Aucun autre nom pour l'instant n'est sorti. Mais l'affaire risque d'ébranler l'image des grands patrons allemands, déjà pointés du doigt ces derniers mois pour les salaires astronomiques que certains se sont offerts. Sans compter les scandales de corruption chez Siemens et Volkswagen qui ont terni la réputation de leaders, comme l'ancien patron de Siemens, Heinrich von Pierer.

Klaus Zumwinkel pour sa part est soupçonné d'avoir fraudé un montant d'un million d'euros. Ces détournements auraient été réalisés via une fondation privée. "Il a avoué les faits", a indiqué le ministre des Finances Peer Steinbruck, et a aussitôt présenté sa démission, à la fois de son poste de président de la Deutsche Post que de la présidence du conseil de surveillance de la Postbank comme de Deutsche Telekom. Frank Appel est le mieux placé pour lui succéder.