Bear Stearns plonge en Bourse sur des rumeurs de problèmes de liquidités

Le titre a perdu plus de 11%, touchant un plus bas depuis cinq ans. En cause : des rumeurs de marché évoquant des problèmes de liquidités de la banque, démenties par Bear Stearns.

Un dixième de sa valorisation : c'est ce qu'a perdu la banque américaine Bear Stearn dont le titre a chuté de 11,1% lundi soir à Wall Street. L'action touche ainsi un plus bas depuis cinq ans à 62,30 dollars.

A l'origine de ce plongeon, des rumeurs sur des problèmes de liquidités de la banque. Ainsi, le coût d'assurance de 10 millions de dollars de dette de Bear Stearns sur une période de cinq ans s'est creusé jusqu'à 650.000 dollars par an sur le marché des swaps de défaut de crédit (CDS), selon le courtier Phoenix Partners Group. Vendredi en clôture, ce coût était de 452.000 dollars. De quoi affoler les investisseurs.

Les traders d'options ont également réagi avec vigueur à la rumeur: 133.000 puts (options de vente) sur Bear Stearns avaient changé de main durant la séance contre 52.000 calls (options d'achat), soit quatre fois le volume normal, selon la firme spécialisée Trade Alert.

Pourtant, Bear Stearns a démenti avoir le moindre souci pour sa liquidité. Dans un communiqué publié après la clôture de Wall Street, la banque affirme qu'il n'y a pas "la moindre vérité" dans la rumeur qui a couru sur le marché à ce sujet. "Le bilan, la liquidité et le capital de Bear Stearns restent solides", a déclaré le directeur général Alan Schwartz dans le communiqué.

Un peu auparavant, Alan Greenberg, qui préside le comité exécutif, avait dit à Reuters que cette rumeur était "totalement ridicule". "Il y a des rumeurs, que peut-on y faire?", a-t-il dit.

La crise du crédit a prélevé son tribut sur la cinquième banque d'investissement américaine. Elle a subi une perte de 854 millions de dollars au quatrième trimestre, la première de son histoire, en raison d'une dépréciation de 1,9 milliard de dollars liée à des créances hypothécaires. Les analystes ont également sensiblement réduit leurs projections pour ses résultats du premier trimestre.

Dans son sillage, les autres valeurs financières ont accusé le coup et fait plonger Wall Street (-1,29%). Bank of America a perdu 3,89%, tandis que Citigroup a abandonné 5,83%. Countrywide Financial a pour sa part dévissé de 14% à 4,36 dollars. Selon le New York Times, le FBI poursuivrait une enquête criminelle touchant au premier prêteur hypothécaire américain, en voie d'être racheté par Bank of America. .

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