Les pêcheurs et les pétroliers restent mobilisés face à la flambée des prix du gazole

Les dépôts pétroliers de Fos, Berre, La Mède et Lavera sont encore bloqués ce jeudi par les pêcheurs de la région de Martigues. Ils réclament toujours la baisse du prix du gazole. Les transporteurs routiers affichent eux aussi leur inquiétude.

Les marins pêcheurs ont repris ce jeudi matin le blocage de dépôts pétroliers dans les Bouches-du-Rhône, insatisfaits des propositions faites mercredi par le ministre de la Pêche, Michel Barnier. "Nous avons recommencé à bloquer les dépôts de Fos, Berre, La Mède et Lavera", a affirmé à l'AFP (Agence France Presse) le président du syndicat des chalutiers de Martigues (Bouches-du-Rhône) Frédéric Matéo, jugeant qu'"il n'y a pas de raison d'arrêter le mouvement, il faut aller jusqu'au bout".

Les représentants des marins pêcheurs avaient appelé jeudi à l'arrêt du mouvement après leur rencontre avec le ministre, une décision avec laquelle "nous sommes en désaccord", a ajouté le représentant des pêcheurs. "Nous ne sommes pas des banques, nous n'avons pas à faire l'avance de l'argent à des compagnies pétrolières qui sont en train de nous ruiner. Et si on ne nous rembourse pas, qu'est ce qu'on fait?", a-t-il dit.

Michel Barnier a annoncé mercredi le versement de 110 millions d'euros d'ici la fin de l'année pour venir en aide aux marins pêcheurs, une enveloppe qui fait partie du plan d'action de 310 millions d'euros annoncé le 13 janvier. Mais les pêcheurs voudraient aussi que le prix du gazole revienne à 0,40 euro le litre, contre environ 0,70 euro actuellement.

De son côté, la Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF), l'une des principales fédérations du secteur, réclame ce jeudi des initiatives "significatives" en faveur des entreprises du transport routier "aujourd'hui asphyxiées", notamment par la hausse des prix du gazole.

TLF met en garde le gouvernement en soulignant que "la situation de précarité de beaucoup d'entreprises aurait des répercussions massives sur l'emploi". D'où sa demande de "mesures gouvernementales d'urgence" pour "garantir la survie d'entreprises aujourd'hui asphyxiées". La fédération dit avoir pris contact avec le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau.

Parmi les mesures qu'elle préconise figure une "accélération" du remboursement partiel de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) en souhaitant qu'il devienne trimestriel et non plus semestriel. TLF réclame également l'"échelonnement significatif du paiement de dettes fiscales et sociales".

L'organisation patronale demande aussi une baisse de 20% des péages autoroutiers pour les véhicules propres, la mise en place de dispositifs incitatifs à l'acquisition de véhicules moins consommateurs de carburants, et l'exonération de la taxe professionnelle pour les engins mobiles.

TLF ajoute que ces mesures "permettraient tout juste au pavillon français de recouvrer une partie de ses couleurs", et réclame en outre l'abandon "sans condition" du projet d'éco-taxe poids lourds "qui compromettrait irrémédiablement ce redressement".

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.