Jérôme Kerviel s'apprêterait-il à contre-attaquer? C'est ce que croit savoir le quotidien britannique "The Times" qui indique ce matin sur son site Internet que l'ancien trader de la Société Générale s'apprêterait à porter plainte contre son ex-employeur pour licenciement abusif.

Jérôme Kerviel est soupçonné d'avoir été à l'origine de la perte de courtage de 4,9 milliards d'euros essuyée en début d'année par la banque française en débouclant les positions estimées frauduleuses de son ancien salarié. Une procédure judiciaire est actuellement en cours.

Selon "The Times", Jérôme Kerviel fonderait sa plainte sur deux points. Le premier arguerait du fait que les pertes sont apparues uniquement après que la Société Générale a décidé de déboucler les positions accumulées par son ancien trader. Le second porte sur la forme: le droit du travail oblige l'employeur à recevoir l'employé qu'il veut licencier pour résilier le contrat de travail. Or Jérôme Kerviel est soumis à un strict contrôle judiciaire, ce qui lui interdit notamment de rencontrer les protagonistes du dossier et donc les dirigeants de la banque, poursuit le quotidien en ligne.

Selon l'Agence France Presse, en revanche, l'entourage de Jérôme Kerviel affirme que "prétendre que M. Kerviel s'apprête à déposer plainte, c'est aller un peu vite en besogne". Selon cette source de l'AFP, M. Kerviel a bien reçu une lettre de licenciement quelques jours après son placement en détention provisoire, le 8 février. Son avocate, Me Elisabeth Meyer, "a alors envoyé une lettre à la banque pour faire valoir ses griefs sur la forme mais sans pour autant déposer de plainte", a précisé l'entourage de M. Kerviel, remis en liberté le 18 mars. "Il y aura peut-être une assignation prud'homale mais on n'en est pas encore là".