Clear Channel : la justice demande aux banques de ne pas empêcher la réalisation du rachat

Un communiqué publié ce jeudi indique que le tribunal a enjoint les banques qui devaient financer le rachat du groupe américain de médias Clear Channel de ne pas "interférer ou empêcher" la transaction. Néanmoins, l'ouverture de ce contentieux signe de manière quasi-certaine l'arrêt de mort d'une opération qui aurait du constituer l'un des plus gros retrait de la cote jamais mené par des fonds d'investissements.

La justice tente de calmer les choses. Le juge John Gabriel du tribunal du comté de Bexar au Texas (siège de Clear Channel) a enjoint mercredi lors d'une audience en référé, les banques prêtes à financer le rachat de Clear Channel, le groupe de médias de ne pas "interférer ou empêcher" la transaction. Le juge a plus précisément estimé que les banques ne devaient pas empêcher la réalisation de l'accord en "refusant de financer la transaction", "en insistant sur des conditions qui ne sont pas conformes avec la lettre d'engagement" initiale, ou en "refusant d'agir de bonne foi en rédigeant les documents définitifs du prêt".

Les banques visées sont Citigroup, Morgan Stanley, Credit Suisse, Royal Bank of Scotland (RBS), Wachovia et Deutsche Bank.

Le ton est en effet encore monté d'un cran entre les repreneurs du groupe Clear Channel et les banques. Les deux fonds candidats à la reprise du groupe, Bain Capital et THL Partners, ont en effet décidé d'attaquer en justice les banques chargées du financement de cette méga opération. Des plaintes ont été déposées devant la cour suprême de l'Etat de New York et devant la cour du comté de Bexar au Texas, état dans lequel Clear Channel possède son siège social.

L'ouverture de ce contentieux signe de manière quasi-certaine l'arrêt de mort d'une opération qui aurait du constituer l'un des plus gros retrait de la cote jamais mené par des fonds d'investissements. Les modalités de l'offre valorisaient Clear Channel à plus de 19 milliards de dollars.

En raison de la dégradation accélérée du marché du crédit depuis la crise des "subprime", un échec de la reprise de Clear Channel paraissait depuis plusieurs semaines très probable. Mais Bain Capital et THL Partners affirment que ces banques avaient pris des engagement irrévocables à financer l'opération, qui a enregistré contre-temps sur contre-temps depuis son annonce en novembre 2006.

Les deux fonds reprochent au pool bancaire d'avoir voulu "faire dérailler la transaction en insistant de manière déraisonnable sur le remplacement d'un financement à long terme d'au moins six ans par un crédit relais de seulement trois ans, empêchant par conséquent la finalisation de l'opération". Les deux fonds affirment que le contrat signé avec les banques "affirme clairement que (celles-ci) doivent supporter tous les risques en cas de changement des conditions régnant sur le marché de la dette". Ils se disent toujours déterminés à mener l'opération à bien, pour peu que Clear Channel puisse être dotée d'une structure financière adéquate.

A Wall Street, l'action Clear Channel a chuté de 17,48% mercredi, à 26,87 dollars.

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