Financements structurés : un marché de l'emploi chahuté

L'impact de la chute du volume des opérations sur les embauches est différemment perçu par les professionnels du recrutement.

La vente des produits titrisés a atteint 16 milliards d'euros en janvier et février contre 65 milliards à la même période l'an dernier, selon un récent rapport du responsable de la recherche titrisation Europe chez Deutsche Bank Ganesh Rajendra. Cette baisse d'activité "n'a pas eu de répercussions sur le nombre des recrutements, du moins en ce qui concerne les profils seniors et les responsables d'équipes", constate Jérôme Hacquard, associé en charge du département private equity, financements structurés & corporate finance du cabinet de chasse spécialisé Singer & Hamilton.

Il y aurait même une pénurie de bons candidats. Plusieurs explications à cela : "L'hyperspécialisation qui rend difficile le passage d'un métier à un autre, la démultiplication des structures d'investissements et fonds LBO qui ont pioché dans les équipes, sans oublier l'effet papy-boom", analyse Jérôme Hacquard.

Mobilité encouragée.

Un avis qui ne fait pas l'unanimité. "À l'exception d'un jeu de chaises musicales au niveau notamment de certains responsables d'équipes de leveraged finance, nous observons depuis quelques mois un attentisme certain en matière de recrutement de profils front-office sur les financements structurés", relève Étienne Maillard, senior associate en charge des practices financements structurés, private equity et M&A chez Michael Page Executive Search à Paris.

D'après lui, aucun licenciement sec n'a encore eu lieu en France. Les responsables d'équipes réfléchiront d'abord à transférer les personnes des métiers les plus touchés par la crise (titrisation, leveraged finance...) vers des lignes métiers davantage porteuses (financement de projets, trade et export finance). "La récente publication des résultats pourrait néanmoins peut-être modifier la donne", prévient-il.

En attendant, les professionnels ont subi une décote moyenne de leurs bonus de 20 à 30 %. Une baisse qui n'a pas été appliquée de manière homogène aux équipes. "Les recrutements repartiront quand le marché ira mieux. Or, selon certaines prévisions, il n'y aura pas d'embellie avant 2009...", conclut Étienne Maillard.

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