Le constructeur de voitures de sport et de luxe Porsche contrôle d'ores et déjà Volkswagen avec ses 31%. D'autant qu'en vertu de la loi allemande, il n'est plus obligé de lancer une OPA, ayant déjà tenté sa chance une fois... avec l'intention de ne pas parvenir à ses fins puisqu'il avait fixé un prix volontairement trop bas pour séduire les autres actionnaires.

Pour autant, il affirme, à l'occasion de l'anniversaire de ses soixante ans, qu'il n'entend pas se contenter de ce statu quo et compte renforcer sa participation. Porsche dit même vouloir passer au dessus des 50% du capital cette année, peut-être dès août ou septembre. Il attend pour cela l'aval des autorités de la concurrence.

En attendant, la famille Porsche critique à tout va à la politique commerciale de Volkswagen. Son président du conseil de surveillance Wolfgang Porsche lance dans une interview au mensuel économique Manager Magazin : "Il y a beaucoup à faire. La distribution est le plus gros point faible" de VW (...) On devrait veiller à ce qu'on ne détruise pas des marges (...) à des fins de prestige".

Volkswagen a lancé des modèles de luxe, notamment son gros 4x4 Touareg, produit en même temps que son jumeau, le Cayenne de ... Porsche et compte de nombreuses marques dont Audi, Skoda, Seat.

En revanche, Wolfgang Porsche essaie de ne pas jeter de l'huile face aux syndicats de Volkswagen qui soupçonne l'actionnaire de vouloir réduire leurs droits, leur pouvoir au sein des organes de direction et supprimer des postes. Porsche pense même être proche d'un accord avec le grand syndicat de la métallurgie, IG Metall.

Cela dit, la marque au cheval noir (à ne pas confondre avec Ferrari et son cheval cabré) n'a pas encore pris tous les pouvoirs chez Volkswagen,. Elle doit encore composer avec le Land (Etat-région) de Basse-Saxe, autre grand actionnaire qui semble bénéficier du soutien du gouvernement fédéral, Berlin venant de présenter une nouvelle mouture de la loi "volkswagen" qui empêche toute prise de contrôle sur le constructeur automobile. Encore faut il que Bruxelles, très hostile à la précédente version de cette législation, donne son feu vert à ce nouveau texte.