Bonne surprise pour l'économie tricolore : les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont progressé de 2% au mois de mai sur un mois, après une baisse de 0,9% en avril (chiffre révisé à la baisse), en données corrigées des variations saisonnières, annonce ce mardi l'Insee.

De mai 2007 à mai 2008, la consommation des produits manufacturés, qui représente environ un quart de la consommation des ménages en France mais constitue un bon indicateur de la tendance générale, progresse de 3,1%, selon l'Institut national de la statistique. Dans le seul champ "commerce" (commerce de détail), les dépenses ont augmenté de 1,5% en mai, après avoir baissé de 0,8% en avril (chiffre révisé).

La consommation des ménages progresse dans tous les secteurs des produits manufacturés, particulièrement dans les biens durables (+2,8% après une baisse de 0,3% en avril) qui se redressent sous l'impulsion des achats d'automobiles (+5,6% après -1,7%). Les dépenses en équipement du logement progressent elles aussi mais moins rapidement (+0,6% après +1,1% en avril), note l'Insee. Sur les douze derniers mois, les dépenses de consommation en biens durables sont en hausse de 7,3% tandis que les achats d'automobiles bondissent de 9,3% sur la même période.

En mai, les dépenses de consommation en "textile-cuir" ont rebondi et ce après trois mois de baisse continue (+4,3% après -2,8% en avril). Sur un an, la hausse n'est toutefois que de 2%. Le rebond du mois de mai est assez surpenant au regard des conditions météo peu favorables à l'achat de vêtements. Et nombre de commerçants croulent sous les stocks alors que va débuter demain mercredi officiellement les soldes. Mais depuis le début du mois de juin, les commerçants ont déjà commencé à faire des promotions importantes pour justement écouler une grande partie de leurs stocks.

Les dépenses des ménages en "autres produits manufacturés" (pharmacie, pièces automobiles, édition, bricolage, horlogerie, parfumerie, photo, etc.) augmentent elles aussi légèrement en mai (+0,4% après -0,5% en avril). De mai 2007 à mai 2008, ces dépenses ont augmenté de 0,6%.

Du côté des entreprises, le moral des industriels français s'est stabilisé en juin après sa forte dégradation du mois précédent, selon l'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie publiée également ce mardi par l'Insee. L'indicateur synthétique du climat des affaires calculé par l'Insee est inchangé à 102, niveau qui constitue un plus bas depuis décembre 2005 quand il était à 102 également. Vingt-sept économistes interrogés par Reuters le prévoyaient en moyenne à 101, alors que la moyenne de longue période est 100. L'indicateur avait chuté de quatre points en mai.

"Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que le rythme de leur activité passée est resté modéré", écrit l'Insee dans un communiqué. Les carnets de commandes globaux se dégarnissent un peu mais sont toujours considérés comme normalement fournis. Les carnets de commandes étrangers se maintiennent à un niveau proche de la moyenne de longue période. "Au vu des perspectives personnelles de production, la croissance de l'activité resterait modérée au cours des prochains mois. Les perspectives générales, qui représentent l'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie dans son ensemble, demeurent pessimistes", indique toutefois l'Institut national de la statistique.

Enfin, et comme on pouvait s'y attendre, les mises en chantier de logements en France ont de nouveau baissé entre mars et mai, de 21,6% à 83.166 unités, et les permis de construire de 19,9%, à 112.933 unités, annonce pour sa part le ministère de l'Ecologie. Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier est en repli de 2,6%, à 410.032 unités. Mais le nombre de permis recule de 10,7%, à 511.377 unités.

Le ministère estime que la baisse des mises en chantier sur un an doit être "interprétée avec prudence" en raison notamment de la réforme du permis en construire au 1er octobre 2007 qui a modifié les remontées d'information. Concernant les mises en chantier, les logements individuels regressent fortement sur les trois derniers mois de 31,1% à 39.343 unités, et de 8,5% sur un an, à 210.137.Les logements collectifs baissent aussi de 7,4% sur le trimestre, à 40.077, mais continuent à progresser sur un an de 5,7%, à 180.930.Quant aux locaux autres que les logements (bâtiments industriels et agricoles, bureaux et commerces notamment), leurs mises en chantier ont reculé sur les 12 derniers mois de 5,7%.