Quelle rente viagère pour la retraite ?

Rente ou capital ? Pour la retraite, aucune des deux solutions n'est à exclure. Sauf si vous êtes prêt à parier sur votre propre longévité. Alors la rente vous tend les bras.

Il n'y a pas le choix : il faut mettre de l'argent de côté pour compléter vos retraites futures et affronter une baisse des pensions que la plupart des spécialistes pronostiquent. Si tout le monde en est conscient, l'importance des sommes à mobiliser donne cependant le vertige : avec 100.000 euros, on ne peut espérer que 4.000 euros environ de complément annuel, soit 333 euros par mois. Mieux vaut donc ne pas trop attendre pour s'y mettre...

La fiscalité, avec d'importantes possibilités de déduction, pousse à privilégier les produits de retraite dits "tunnels", c'est-à-dire ceux dans lesquels l'épargne devient indisponible et où la sortie ne peut s'effectuer qu'à l'âge de la retraite sous forme de rente viagère. Perp, contrats Madelin, Préfon ou retraites d'entreprise "article 83" entrent dans cette logique.
le revers de la médaille

Avant d'y succomber, il vaut mieux réfléchir à deux fois, car les rentes n'ont pas que des atouts. "La rente est le seul outil qui fournit un revenu régulier la vie durant et qui couvre le risque de longévité", met en avant Jean-Pierre Diaz, chez BNP Paribas Assurances, citant à l'appui l'exemple de Jeanne Calmant, qui reçut une rente viagère jusqu'à 122 ans.

Des retraits opérés sur un capital librement utilisable n'apportent pas la même sécurité, puisque cette source peut se tarir : en trente-cinq ans, vous épuiserez un capital de 100.000 euros placé à 4 % en y retirant 4.000 euros par an, augmentés chaque année de 2 % pour maintenir le pouvoir d'achat. Avec la rente, les sommes à mobiliser sont légèrement supérieures si vous avez moins de 65 ans, mais vous n'avez pas de souci de ce genre.

La médaille a tout de même son revers, car l'épargne n'est pas disponible et, en cas de disparition précoce, elle est généralement perdue pour les héritiers. Il existe des garanties pour s'en prémunir. Mais elles se traduisent par une diminution, parfois très sensible, du montant perçu.

Il faut aussi compter avec l'impôt, plus lourd dans les mécanismes de retraite qu'en sortie des placements, et la reprise de l'inflation, qui est le principal ennemi des rentes. Elle grignote, quand elle ne le dévore pas, le pouvoir d'achat des rentiers par capitalisation.

Entre l'agréable risque de vivre longtemps et celui de conserver la main sur ses capitaux, il est donc bien difficile de choisir. C'est pourquoi il vaut mieux ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et marier les sorties en rente et en capital (sans oublier l'immobilier locatif), afin de diversifier au mieux les sources de revenus. Reste à déterminer le meilleur type de rentes à souscrire et le cadre fiscal le plus avantageux. Pas si facile...

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