Le spectre du chômage s'éloigne pour les cadres, même s'il reste difficile de trouver ou de retrouver du travail pour les jeunes diplômés de certaines disciplines et pour les demandeurs de plus de 50 ans, selon une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiée jeudi. Les près de 3,2 millions de cadres du privé connaissent "une situation de plein emploi" avec un taux de chômage estimé à 3,8%, soit "deux fois moins que l'ensemble des salariés", souligne l'Apec.

Néanmoins, le taux de chômage des cadres est croissant avec l'âge: de 1,6% pour les moins de 30 ans, il grimpe à 6,4% pour les 50 ans et plus, soit un taux quatre fois supérieur. Or, précise l'Apec, les cadres de plus de 50 ans sont aujourd'hui trois fois plus nombreux que ceux de moins de 30 ans: ils représentent 30% de l'effectif total (en 2005) contre 11% pour les jeunes.

Conséquence, dans trois cas sur dix, pour un cadre de plus de 50 ans, l'emploi retrouvé est précaire (CDD, intérim), dans deux cas sur trois, il s'accompagne d'une baisse de sa rémunération, et dans quatre cas sur dix, le cadre a accepté une baisse des responsabilités exercées, voire une perte de son statut de cadre. "Les seniors n'alimentent pas un flux particulier d'inscriptions au chômage, mais ceux qui ont perdu leur travail peinent plus que les autres" à en retrouver un, souligne le président de l'Apec, Gabriel Artero (CFE-CGC).

L'Apec note aussi un accès au premier emploi des Bac+4 variable selon les disciplines. Dans les télécoms ou l'informatique, deux ans après le diplôme, plus de neuf jeunes sur dix ont du travail, et seuls 2% cherchent leur premier job. A l'opposé, plus de 10% des diplômés de physique, d'agronomie mais aussi de plusieurs disciplines des sciences humaines, sont encore à la recherche de leur premier emploi au bout de deux ans.