EADS : le Congrès américain entend examiner le contrat des avions ravitailleurs

La présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi affirme que le Congrès "devait examiner" le contrat des avions ravitailleurs de l'armée de l'Air remporté en fin de semaine par EADS, maison-mère d'Airbus, allié à l'américain Northrop Grumman.

Sonné par l'échec de son B787 face à Airbus et son A330 pour fournir des ravitailleurs à l'US Air France, Boeing compte sur le Congrès pour contester la victoire d'EADS, maison mère d'Airbus.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi a affirmé lundi que le Congrès "devait examiner" le contrat des avions ravitailleurs de l'armée de l'Air remporté par le groupe européen EADS allié à l'américain Northrop Grumman. "La décision de l'armée de l'Air d'accorder le contrat de la modernisation nécessaire de la flotte d'avions ravitailleurs à Northrop Grumman et Airbus soulève des questions graves que le Congrès doit examiner de façon approfondie", a déclaré Nancy Pelosi dans un communiqué.

A la surprise générale, le Pentagone a choisi vendredi EADS et Northrop Grumman pour ravitailler en vol les avions de l'armée de l'Air, au détriment de son rival Boeing. Ce méga-contrat porte sur 179 appareils pour quelque 35 milliards de dollars.

L'attribution du contrat des avions ravitailleurs à EADS, une véritable gifle pour l'avionneur américain Boeing, avait déjà provoqué la colère des sénateurs de l'Etat de Washington (nord-ouest) et du Kansas (centre), qui ont écrit lundi au secrétaire à la Défense Robert Gates pour lui demander que l'armée de l'Air justifie sa décision à Boeing d'ici à la fin de la semaine. La sénatrice démocrate de l'Etat de Washington Patty Murray s'est montrée particulièrement en colère, estimant que le contrat représente "un plan de relance européen financé par les contribuables américains", alors qu'il faudrait selon elle "investir dans l'industrie aéronautique américaine et ses emplois à hauts salaires et hautes qualifications".

L'US Air Force avait attribué à l'origine, en 2003, un contrat de location-vente à Boeing pour ses ravitailleurs. Mais ce contrat avait finalement été annulé après la découverte d'irrégularités, qui ont valu la prison à deux responsables de l'avionneur américain, et poussé le secrétaire à l'Armée de l'air américaine de l'époque à la démission. John McCain, sénateur de l'Arizona et actuel candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine de novembre, avait à l'époque activement dénoncé la connivence entre le Pentagone et Boeing dans cette affaire. Le contrat avait ensuite été remis en jeu et gagner brillamment par le tandem EADS-Northrop Grumman.

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