Si vous portez haut les couleurs du "bourgeois-bohème", la lecture du dernier opus du tandem Dupuy-Berbérian risque de vous faire rire...jaune ! Dans "Bienvenue à Boboland", Philippe Dupuy et Charles Berbérian, récompensés par le Grand Prix 2008 du Festival de la bande dessinée d'Angoulême, dressent un portrait drôle et incisif des bobos parisiens. Les auteurs plantent leur décor sur les rives du Canal-Saint-Martin. C'est à la terrasse du bistrot "Chez Quetsche" ("Chez Prune" dans la vraie vie) que se retrouvent leurs personnages, autour de l'incontournable brunch du dimanche. Ils sont journalistes, publicitaires, écrivains. Trentenaires ou quadras. Célibataires ou en couple avec un enfant, deux maximum. Ils ne jurent que par le "bio" et "l'éthique." Les femmes, en blouse légère et jean slim, jouent les bonnes samaritaines avec les SDF qui campent sur les quais, tout en leur contant sans vergogne leurs soucis d'organisation pour leur grand "dîner de ce soir." Ce sont les mêmes qui achètent un cabas hors de prix. Soi-disant au nom du commerce équitable. En réalité parce que le dit cabas est trop chou... Quant aux hommes, en pantalon slim eux aussi, ils essaient tant bien que mal de jongler entre boulots artistiques mais précaires, ex-femmes et nouvelles conquêtes. Sans oublier les enfants qui, bien que véhiculés dans une chicissime poussette MacLaren, restent des enfants. Qui piquent des colères chez Questche, au point que leurs bobos de parents ne sont plus zen du tout et s'engueulent. En fait, les bobos sont des gens (presque) comme tout le monde.Renseignements pratiques :"Bienvenue à Boboland", Dupuy et Berbérian, chez Fluide Glacial-Audie, mai 2008, 11,95 euros.

latribune.fr

18 Sept 2010, 1:05

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