Proposition de mariage

Pour résoudre l'impossible équation -une baisse des dépenses gouvernementales tout en améliorant les services publics- les conservateurs veulent que les citoyens britannique s'impliquent plus dans la vie publique, qu'ils "rejoignent" symboliquement le gouvernement. Un pari difficile.

Toujours aussi bon dans l'improvisation, David Cameron, le leader des conservateurs, s'est lancé aller à une envolée presque lyrique ce mardi pendant la présentation de son programme. "Depuis 40 ans, les hommes politiques disent qu'ils ont la réponse à tous les problèmes. C'est un mensonge." Selon lui, la solution est au contraire de rendre le pouvoir aux gens, de décentraliser, pour que des solutions concrètes, simples, soient trouvées sur le terrain.

Le message conservateur de David Cameron se retrouve ainsi à l'opposée de celui de Margaret Thatcher. La dame de Fer disait: "la société n'existe pas" (there is no such thing as society). Selon elle, il n'existait qu'un addition d'individus. Inversement, les travaillistes, selon David Cameron, veulent une approche centralisée par un "grand gouvernement".

Habilement, David Cameron renvoie les deux approches dos à dos. "Ce n'est pas uniquement l'Etat. Pas uniquement l'individu. Mais la société." Il veut que les parents aient le droit de créer une école, avec des financements publics, si l'établissement local n'est pas bon. Il souhaite que les fonctionnaires puissent créer des "coopératives" pour se gérer localement de façon plus autonomone. Il souhaite que les Britanniques s'impliquent plus dans la vie publique, que ce soit pour réduire l'insécurité, améliorer l'éducation des enfants ou sauver leur bureau de poste local. David Cameron invite les Britanniques à "joindre le gouvernement de Grande-Bretagne". Cette proposition de mariage -ou au moins d'alliance- est le coeur de son message.

Cette participation britannique aurait une conséquence: "un bon gouvernement coûte moins cher". Pour lui, c'est la quadrature du cercle. Le déficit public actuel doit être réduit et l'injection d'argent de ces dernières années ne peut pas durer. Pour éviter de trop réduire les services publics, il faut les rendre plus efficaces. La solution est dans cette décentralisation du pouvoir.

Peut-être. Mais entre la réduction des dépenses -immédiates- et les réformes -qui seront longues-, quelques années très douloureuses semblent inévitables. Quant à des services publics plus efficaces mais moins chers, c'est le Graal inaccessible désiré de tant de gouvernements. Y arriver sera une autre affaire. Convaincre les Britanniques aussi.

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