Et maintenant, ils sont trois

Nick Clegg, contrairement à la semaine dernière, n'a pas gagné le second débat télévisé entre les trois leaders politiques britanniques ce jeudi soir. Mais David Cameron et Gordon Brown non plus. La course électorale demeure grande ouverte.

Il n'y a pas eu de grand vainqueur lors de ce deuxième débat électoral. Alors que Nick Clegg l'avait clairement remporté la semaine dernière, en renvoyant conservateurs et travaillistes dos à dos, il n'a pas cette fois été aussi convaincant. Le débat portait sur les affaires étrangères, et le leader des libéraux-démocrates a eu du mal à s'expliquer sur le non-renouvellement de la dissuasion nucléaire britannique; son attitude très pro-européenne n'aura pas forcément convaincu beaucoup de Britanniques; et son attitude généreuse envers les retraités aura peut-être eu du mal à paraître crédible.

Quant à David Cameron, le leader des conservateurs, il s'est détendu par rapport à sa très mauvaise prestation de la semaine dernière. Il a été plus direct, plus solide dans ses explications.

Et Gordon Brown? Il a fait du Brown... Solide, mais pas sexy. C'est d'ailleurs son argument. Il le dit lui-même: "si vous jugez sur la présentation, ne comptez pas sur moi."

Une certitude ressort de ce débat: les trois candidats ont été quasiment à égalité. Sur trois sondages instantanés après le débat, deux donnaient marginalement Nick Clegg en tête (35% et 33% des voix), tandis qu'un troisième mettait David Cameron en tête (à 36%). Gordon Brown est systématiquement troisième, mais peu loin derrière. Bref, égalité presque parfaite.

Cela compte. Cela signifie que même avec de très fortes attentes sur ses épaules, Nick Clegg aura été pris au sérieux. Ni plus ni moins que ses deux opposants, ce qui est nouveau en politique britannique. Les lib-dems ne sont plus les petits rigolos, sympathiques, généreux, mais peu sérieux.

Il faut noter qu'un sondage fait par la BBC indique que le moment où Nick Clegg a été le mieux perçu pendant le débat est quand il a parlé de la possibilité d'un parlement sans majorité absolue. Il affirmait alors qu'effectivement, une coalition serait nécessaire et que les leaders des différents partis allaient devoir s'entendre. Autrement dit, les téléspectateurs ont l'air d'apprécier l'idée d'une coalition. Ils semble rejeter l'argument des conservateurs, qui consiste à dire: il faut voter "utile" (c'est-à-dire pour les Tories), sinon le pays sera immobilisé et court à la faillite. 

Il faudra voir si les électeurs sont d'accord avec ce point de vue le 6 mai, le jour du vote. Mais les élections sont désormais grandes ouvertes.

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