Etrange politique britannique... Le premier discours d'Ed Miliband, le leader des travaillistes, était d'avertir les syndicats que les grèves ne devaient être utilisées qu'en dernier recours. Quant à George Osborne, le conservateur chancelier de l'Echiquier, il a décidé de s'en prendre aux classes aisées... devant sa propre base électorale, constituée de classes aisées. En annonçant lundi qu'il allait supprimer les allocations familiales pour les personnes gagnant plus de 50000 euros, il a provoqué une -prévisible- controverse concernant cette aide qui était censée être universelle.
Comme le note George Parker, du Financial Times, George Osborne aurait pu faire cette annonce à Westminster ou n'importe où dans le pays, mais il a choisi de s'attaquer à ses propres troupes. Pour une famille qui a trois enfants, la perte atteint 2600 euros par an, ce qui n'est quand même pas négligeable.
Pourquoi une telle attaque contre son électorat? Au nom de l'équité face au budget de rigueur, qui doit être annoncé le 20 octobre. On en connaît déjà l'enveloppe (99 milliards de livres d'économies à réaliser par an d'ici 2015/2016), mais pas les détails. Face à cela, l'économie d'un milliard de livres réalisée par la suppression partielle des allocations familiales ne pèse pas lourd. Mais politiquement, elle compte. C'est elle qui permettra à George Osborne et David Cameron l'impression de n'épargner personne, pas même le coeur de son électorat. L'ensemble du budget sera-t-il pour autant "juste", comme ils le promettent? Il faudra attendre le 20 octobre pour le savoir. Politiquement, cela semble cependant finement joué.
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