Christine Lagarde, "darling" des anglo-saxons

Christine Lagarde, officiellement candidate à la direction du FMI, est plus populaire à la City et à Wall Street qu'en France.
Avec George Osborne, en novembre 2010. Le chancelier britannique, qui soutient sa candidature.

Elle est française, mais parle anglais parfaitement, avec juste une pointe d?accent charmante. Elle est française mais comprend le langage du business, pour avoir été longtemps avocate d?affaire aux Etats-Unis. Elle est française, mais sait éviter l?anti-américanisme. Elle est française mais n?aime guère l?interventionnisme économique. Bref, elle est française sans en avoir les inconvénients. A la City, Christine Lagarde, désormais candidate officielle à la direction du FMI, est adorée, sans doute nettement plus qu?en France.

Les milieux financiers apprécient son style, son charme, son « chic » (en anglais dans le texte) et sa maîtrise de la langue des grandes multinationales. « My money is on her » (je parie sur elle), affirmait lundi Jeff Randall, le présentateur business star de Sky News, un libéral convaincu.

Cette capacité à faire le pont entre les deux cultures explique que la ministre de l?économie est si populaire à la City et à Wall Street. Le Financial Times l?a élue meilleure ministre de l?économie d?Europe en 2009, et troisième en 2010. Elle est invitée à la City régulièrement et devait venir ce jeudi à une conférence ?qu?elle a annulée pour cause de candidature au FMI.

Cette connivence anglo-saxonne explique que George Osborne, le chancelier de l?Echiquier britannique, l?ait soutenue officiellement dès ce week-end. Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor, estime qu?elle est « très fiable » (mais il dit la même chose du candidat mexicain).

Cette opinion positive que le monde anglo-saxon a d?elle vient aussi de sa gestion de la crise de l?euro ou de son rôle dans le G20. Non pas qu?elle ait sauvé l?euro ou que le G20 ait particulièrement marqué cette année, mais les négociations avec ses partenaires se font de façon souple et efficace.

Même les bookmakers la considèrent claire favorite : elle est à 1/4 pour obtenir la succession de DSK, loin devant Trevor Manuel, le ministre des finances d?Afrique du Sud, à 9/2.

Le problème de ce flot d?éloges venant de Wall Street et de la City est qu?il oublie que Christine Lagarde est aussi une ministre de l?économie qui module son discours au gré de l?humeur du temps. Elle le fait avec grâce, mais elle est passée d?un discours réformateur de droite traditionnelle avant la crise à une position beaucoup plus régulatrice après la faillite de Lehman Brothers. Avant la crise, elle répondait agacée à un collègue de La Tribune, qui posait une question sur l?encadrement des salaires : « il n?y a qu?en France qu?on pose des questions comme ça. » Après la crise, elle défendait le plafonnement des bonus des banquiers lors du G20 finance à Londres à l?automne 2009? Lequel plafonnement a d?ailleurs prouvé qu?il n?en était pas un : il s?agissait d?un simple encadrement des pratiques.

Certes, Christine Lagarde sait certainement man?uvrer et négocier, le tout avec un charme indéniable. Mais l?amour éperdu des anglo-saxons à son encontre semble pour le moins démesuré.
 

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Commentaire 1
à écrit le 31/05/2011 à 9:47
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Moi je dis ;;bravo.Envoyez cette dame au FMI pendant ce temps on économisera son traitement de ministre puis qu'il est démontré qu'elle ne sert à rien et que n'importe quel Baroin peut très bien tenir ce poste qu'elle occupe actuellement

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