Irlande : le bon élève à la peine

Des trois pays secourus par le FMI et l'UE - Grève, Portugal, Irlande - c'est ce dernier qui paraissait le plus rapidement redresser la barre. Mais le ralentissement international met sa stratégie en danger.
Un marché à Dublin - Les consommateurs irlandais demeurent très prudents - Copyright Reuters

Difficile de faire meilleur élève que l'Irlande. Le pays, qui a été secouru par le Fond monétaire international et l'Union européenne fin 2010, avait commencé à suivre leurs remèdes... deux ans avant le plan de secours. Il avait  lancé de lui-même les mesures d'austérité dès 2009, et a toujours fait preuve d'une orthodoxie économique complète. Dans ces conditions, il n'est guère étonnant que le FMI applaudisse.

Lundi, le FMI a débloqué une nouvelle tranche de son prêt de secours, félicitant l'Irlande de sa "mise en place résolue" des réformes structurelles. C'était le troisième satisfecit que le FMI accordait au pays depuis décembre 2010. Le Fond précise que l'économie montre "des signes de stabilisation". Sur les huit premiers mois de l'année, les recettes fiscales ont progressé de 8%. La Grèce en comparaison ne peut que rougir...

Ce beau scénario pourrait cependant voler en éclat avec la tempête dans l'euro-zone et le ralentissement économique mondial. Car l'Irlande ne compte que sur ses exportations pour se relancer. Grâce à son taux ultra-bas d'impôt sur les sociétés (12,5%), les multinationales sont attirées et exportent depuis l'Irlande. Si le reste du monde ralentit, les exportations ne peuvent que faiblir.

Quant à l'économie intérieure, elle reste en berne. En août, les prix immobilier ont baissé pour le 42ème mois consécutif, et les arriérés concernant les prêts hypothécaires ont encore augmenté de 10% au deuxième trimestre. Au total, 12% des prêts sont en arriérés. Par ailleurs, les ventes au détail ont encore baissé de 0,6% en juillet par rapport à l?année précédente. Depuis 2005, la baisse est de 7%.

Le FMI, malgré ses applaudissements, ne se fait donc guère d'illusions. Il a revu à la baisse les prévisions de croissance pour le pays de 0,6% à 0,4% pour 2011. Avec de tels chiffres, parler de croissance est d'ailleurs à la limite de la tromperie: il s'agit au mieux d'une stagnation. Et pour les Irlandais, cela pourrait signifier que la rigueur est loin d'être finie. "Le ralentissement international pourrait nécessiter d'infliger plus de coupes dans le budget 2012 présenté en décembre, bien qu'il prévoit déjà des (économies) de 3,6 milliards d'euros", estiment les économistes de Bloxham, un courtier basé à Dublin. Avant d'ajouter: "bien que l'Irlande parie sur la hausse des exportations pour revenir à la croissance cette année, elle a désespérement besoin que les dépenses des consommateurs arrêtent de baisser pour atteindre ses objectifs de croissance de moyen terme, ce qui est crucial pour faire face à la dette." Pour l'instant, cela ne semble guère être le cas.

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Commentaire 1
à écrit le 09/09/2011 à 15:18
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La Grève fraude en masse alors que l'Irlande ne le fait pas. Ceci est la faute du soleil à la Grèce qui chauffe et favorise aux gens de se dépêcher de remplir toutes ses poches avant que l'orage s'annonce.

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