« Climadapt », la coopération universitaire euromed pour l’adaptation au changement climatique

l'Union européenne finance le projet « Climadapt » qui réunit six universités du Maghreb et trois institutions d'enseignement supérieur européennes. Objectif : former les cadres qui épauleront les décideurs publics et privés dans la mise en œuvre des politiques d'adaptation aux changements climatiques.
Pluviosité en Méditerranée

par Catherine Vesperini, Présidente IEMSR

(Institut Euro-Méditerranéen en Science du Risque)

Aujourd'hui hui, tout le monde, société civile, politique, scientifique, s'accorde sur le constat qu'à court, moyen et long terme, nous sommes soumis à un réchauffement climatique massif qui, par ses effets catastrophiques, compromet l'économie mondiale, les systèmes politiques, et qui mettra en jeu la paix et la guerre. On sait également de façon certaine que la première des mesures efficaces pour contrer le réchauffement est la réduction des gaz à effet de serre.

Parallèlement, une autre voie complémentaire de l'atténuation, encore peu explorée, devrait permettre, sur le court et moyen terme, de réduire les effets de ce réchauffement, c'est l'adaptation. Non seulement agir sur les causes mais agir sur les conséquences.

Adaptation des activités des modes de production industrielle et agricole, de consommation, des politiques publiques d'aménagement du territoires, de l'urbanisme, des transports, devrait engendrer une réduction relative des conséquences du réchauffement. Le grand avantage corrélatif de cette stratégie serait de créer le besoin de nouveaux métiers, de nouvelles compétences dans les sphères publiques et privées. Elle répondrait ainsi en partie à la problématique de l'employabilité notamment dans les pays du sud de la Méditerranée. La problématique ne serait plus seulement le financement de l'adaptation mais le financement de la formation à l'adaptation.

Former les cadres qui œuvreront pour l'adaptation

Dans cette ligne, l'Union européenne finance le projet « Climadapt » qui réunit six universités du Maghreb (Jendouba, Gabès pour la Tunisie, Fès, Kenitra pour le Maroc, Oran, Mostaganem pour l'Algérie) et trois institutions d'enseignement supérieur européennes, Cà Foscari pour l'Italie, Alicante pour l'Espagne et l'IEMSR pour la France.

Ce consortium a pour mission de former, par la mise en place de nouveaux masters dédiés à l'adaptation au changement climatique, (bac +5), les cadres qui viendront épauler les décideurs publics et privés confrontés à cette obligation nouvelle de l'adaptation des politiques et des populations.

Pour organiser entre ces universités, un cursus permettant une formation commune, documentée et transversale, assise sur la mobilité des enseignants Nord Sud, ce projet européen a permis l'organisation de deux séminaires et visites d'études.  Le premier s'est tenu à l'Unesco du 24 au 28 novembre 2014 à l'UNESCO, organisé par l'IEMSR. Ont participé à ce séminaire, les professionnels confrontés à cette question dans des domaines aussi divers que l'industrie automobile, le bâtiment, la biodiversité, la ville durable, etc. le second s'est tenu à Venise à l'université Cà Foscari dont les enseignants ont pu faire le point sur leurs recherches en termes de gestion de l'eau de la lagune, des risques subis par la biodiversité, des modifications profondes des lignes de côtes... etc.

 Ecouter l'expertise et entendre la voix du Maghreb

De ces séminaires, il est ressorti la certitude que des métiers nouveaux naissent avec les politiques d'adaptation notamment dans le management de projets, des compétences nouvelles apparaissent par l'innovation nécessaire à la mise en place de ces actions. Également la certitude que les pays du Maghreb peuvent apporter leurs connaissances et leur expériences à une bonne adaptation au changement climatique, notamment dans le domaine de l'agriculture, de la protection de la biodiversité.

De ces constatations, est née la conviction que ce consortium peut faire œuvre utile au-delà de sa mission première, en élaborant des pistes d'adaptation concrètes dans les domaines d'activité historiquement sensibles à la question du climat dans les pays qu'il représente. Ces travaux devraient être présentés tout d'abord à une convention à Mostaganem en janvier 2015 puis à Oran en septembre 2015, enfin les conclusions et les propositions à la COP 21 en décembre 2015 à Paris, une stratégie commune aux pays du sud et en développement, pour enrichir la réflexion dans la lutte de tous les pays contre le réchauffement climatique.

De fait, « Climadapt » sera l'occasion de faire entendre la position des universités des pays du Maghreb face au bouleversement économique, sociétal et civilisationnel engendré par le réchauffement climatique dans les pays en développement.

Catherne Vesperini

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