Eurotunnel en a sous la manche

Selon certains observateurs, la rentabilité du groupe serait menacée par une pression concurrentielle accrue sur les trajets Paris-Londres. Pour le moment, les compagnies de ferries s'affairent plutôt à calmer la gronde sociale.

Les investisseurs ont la dent dure contre les groupes, qui jusqu?à un passé proche jouaient leur avenir à la barre du Tribunal de Commerce. Eurotunnel a beau être sortie de l?impasse financière depuis un peu plus de trois ans, la moindre menace sur son modèle économique semble perçu comme un motif de prises de bénéfices. Il aura suffi que les équipes d?Exane BNP Paribas émettent un avis négatif sur la valeur dans le cadre d?une initiation de couverture du dossier, pour provoquer un recul de près de 3% du titre.

Deux raisons justifient ce scepticisme. D?un côté, la fin progressive de l?évolution de la structure du capital qui compte désormais 477 millions de titres. De l?autre, la crainte de voir l?exploitant du tunnel sous la Manche subir des pressions concurrentielles. Principalement en provenance du secteur aérien et des compagnies de ferries. A deux détails près : le premier ne représente pas vraiment un adversaire frontal sur des trajets Paris-Londres, notamment auprès d?une clientèle d?affaires tandis que les seconds font face à la gronde sociale. Il en va même de la pérennité de certains opérateurs comme SeaFrance qui a vu sa flotte bloquée à quai par des salariés mécontents durant le week-end de Pâques. La facture pourrait avoisiner 1,25 million d?euros.

Au final, l?épée de Damoclès apparemment redoutée s?apparente davantage à un cran d?arrêt rouillé. Peut-être pourrait on, à la limite s?interroger sur la valorisation d?Eurotunnel qui a largement profité en 2009 de la bonne tenue du trafic. L?action s?est envolée de plus de 80% en l?espace d?un an. Pour autant, le groupe dispose encore de belles ressources.

Ses concessions étaient valorisées 6,76 milliards d?euros à fin décembre. Soit l?équivalent de près de la moitié de sa capitalisation boursière. En tout cas, une garantie suffisante pour faire face aux 3,6 milliards d?euros de dette financière inscrite au passif du bilan 2009. Surtout lorsqu?on la ramène aux 28% de marge opérationnelle courante annuelle dégagée par l?activité. Et cela alors qu?après avoir sensiblement allégé ses engagements financiers, le groupe peut davantage récolter les fruits d?un modèle économique animé par une quasi-rente de situation.

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Commentaire 1
à écrit le 08/04/2010 à 21:47
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GET SA n'a plus rien à voir avec l'ancien Eurotunnel TNU SA-PLC. Mais le marché refuse de le comprendre. Le titre reste largement en dessous de la valeur sur laquelle s'est fait l'échange. Il y a donc une formidable opportunité d'entée sur cette soci...

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