A l'heure du juste prix

Les analystes commencent à mettre un frein à leurs révisions d'objectifs financiers. Alors que démarre aujourd'hui la saison des résultats trimestriels américains, la teneur du discours des dirigeants déterminera le juste prix des marchés

Alcoa s?apprête aujourd?hui à ouvrir le bal des publications trimestrielles à Wall Street. Intel, JP Morgan, AMD, Google et General Electric, lui emboîteront le pas dans les prochains jours. Une saison attendue avec impatience par la communauté financière qui avait jusque-là plutôt tendance à se concentrer exclusivement sur la dette grecque. D?autant que le consensus des analystes établi par Bloomberg laisse entrevoir une forte reprise des profits des entreprises du S&P500.

Au total, les anticipations portent sur un bond de près de 30% des résultats et de 25%, hors secteur financier, au titre des trois premiers mois de l?année. La progression pourrait atteindre 27% en rythme annuel pour l?ensemble de l?année 2010. Reste maintenant à savoir dans quelles mesures ces indicateurs sont déjà intégrés dans les cours.

Depuis mi-février, les analystes ont arrêté de corriger leur feuille de route pour le premier trimestre. A cela deux raisons. La première est liée à la proximité temporelle avec l?échéance des annonces de résultats. La seconde s?explique par le fort relèvement d?objectifs constaté au titre des six derniers mois, notamment pour l?ensemble de l?année 2010. In fine, le risque de déception est réel. Moins sur la teneur des chiffres trimestriels que sur le contenu du discours des dirigeants. Ces derniers pourront difficilement se cacher derrière de bonnes performances trimestrielles, dues pour l?essentiel à un effet de base extrêmement favorable, pour contrebalancer une relative prudence à moyen, long terme.

De leur vision d?avenir dépendra en tout cas un certain prix d?équilibre sur les marchés actions. Pour le moment, les investisseurs semblent juger les projections du consensus réalisables. Du moins, si l?on se fie au PER ("price earning ratio") du S&P 500 qui, à quinze fois les résultats escomptés en 2010, se rapproche de sa moyenne historique. Mais encore une fois, la notion de cherté reste bien relative et seule l?ampleur finale du redressement des chiffres d?affaires des sociétés cotées cette année confirmera ou non si les opérateurs pêchent, depuis début janvier, par excès d?enthousiasme.

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