Les utilities carburent au nucléaire allemand

La décision des autorités allemandes de proroger la durée de vie des centrales nucléaires allemandes profite aux groupes de services allemands mais pas seulement. L'ensemble du secteur européen est également à la fête. Les craintes du « risque politique » s'estompent ...

La bataille fut rude mais elle valait la peine. Après des semaines d?un débat acharné entre le gouvernement allemand et les champions de l?énergie d?outre-rhin sur le sujet d?une taxe sur le nucléaire, une décision est enfin tombée aujourd?hui. En contrepartie d?une taxe qui devrait être de 145 euros par gramme de combustible, les autorités allemandes ont décidé de proroger de 12 ans en moyenne l?activité des 17 centrales nucléaires actuellement en service dans le pays. De quoi satisfaire les champions du secteur au premier rang desquels E.on, RWE et EnBW et leur permettre de reprendre ce jour des couleurs en bourse. Le premier s?est adjugé un plus haut en séance de 3,46 %, le deuxième de 2,89 % tandis que le troisième (filiale de EdF) a grimpé jusqu?à 5,25 %. Mais le phénomène boursier dépasse proprement les frontières allemandes.

Ce n?est effectivement pas un hasard si l?on retrouve aujourd?hui parmi les plus fortes hausses du CAC 40, la fine fleure des utilities « made in France ». Certes la progression de Veolia tient plus à deux recommandations positives, entraînant dans son sillage son concurrent Suez Environnement. Mais ces valeurs ainsi qu?EDF (troisième du CAC aujourd?hui avec une hausse de 2,54 %) et GDF-Suez (sixième avec un gain de 1,31 %) profitent en soi d?un soulagement général ? qui n?est peut-être que temporaire - des investisseurs sur le secteur. Car l?hypothèse d?une taxe allemande sur le nucléaire était depuis quelque temps le symbole par excellence du risque dit « politique » qui pèse depuis la crise grecque sur l?ensemble des utilities européennes. La crainte était de voir, en période de difficultés financières, de restrictions budgétaires et in fine de réductions des déficits en zone euro, les Etats taxer d?avantage ces groupes. Reste que le dénouement sur le nucléaire allemand ne lève pas totalement le spectre du risque politique. D?une part parce que la taxe va bien avoir lieu (mais avec des contreparties). Et d?autre part, parce que cette décision ne concerne que l?Allemagne et ses champions nationaux.

 

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