Lafarge les pieds dans le ciment

Le groupe, qui dégage 25% de son bénéfice opérationnel au Proche-Orient, est victime des craintes sur la situation en Afrique du Nord.
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Les vives tensions sociales qui embrasent l?Afrique du Nord en ce moment commencent à faire des victimes. Lafarge en fait partie. En trois jours, l?action a décroché de 7% et fait figure, pour la deuxième séance consécutive, de lanterne rouge du CAC40. Les craintes du marché hier à vis-à-vis de l?impact potentiel des troubles en Egypte sur les comptes du cimentier n?ont pas tardé à contaminer les analystes. Ainsi, pêle-mêle, les analystes de JP Morgan et Aurel Leven ont pointé du doigt le risque géopolitique auquel était exposé Lafarge et ses conséquences néfastes sur le cours du titre. Et pour cause.

Au total, le groupe dégage un quart de son bénéfice opérationnel au Proche-Orient entre l?Egypte, l?Algérie, la Jordanie et l?Irak. Mais le ratio dépasse les 50% si l?on y ajoute des pays comme le Kenya, la Jordanie, ou encore le Nigeria. En clair, le profil de risque de Lafarge s?est soudainement dégradé et cela fait peur au marché. D?autant que selon certains observateurs, les résultats du groupe pourraient s?avérer décevants notamment au titre du quatrième trimestre.

In fine, Lafarge aura décidément payé bien cher l?acquisition en 2007 du cimentier égyptien Orascom. Non seulement parce que l?opération a été réalisée en haut de cycle pour la rondelette somme de 8,8 milliards d?euros, soit 70% de la capitalisation boursière du groupe aujourd?hui. Mais aussi parce qu?aujourd?hui, Lafarge est fortement exposé à une zone sensible à cause de ce rachat. Il ne serait donc pas impossible de voir le groupe déprécier les actifs d?Orascom dans ses comptes et, in extenso, de devoir enregistrer des provisions en conséquence. Heureusement, le titre, qui cote plus de 40% en deçà de ses plus hauts de 2007, ne peut pas tomber beaucoup plus bas.

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