A force de trop bien habituer la communauté financière, Accor devient presque victime de son succès. A l?occasion de la publication, en janvier, d?un chiffre d?affaires annuel en hausse de 8,4%, l?opérateur hôtelier avait réajusté son plan de vol en passant d?un objectif de résultat opérationnel compris entre 400 et 420 millions d?euros à 440 millions d?euros. Et cela alors que quelques mois plus tôt, la direction, qui prévoyait initialement un bénéfice de 370 à 390 millions d?euros, avait déjà relevé ses perspectives de croissance. Dans ce contexte, les, chiffres annoncés aujourd?hui étaient largement anticipés et ont presque été perçus comme une mauvaise nouvelle. Le retournement de cycle a beau se confirmer, les investisseurs en attendaient visiblement plus. Même l?annonce d?une accélération du plan de cessions 2011-2012, avec à la clé une réduction attendue de 1,2 milliard d?euros sur l?endettement net, n?y a rien fait. On peut le comprendre. Après un bond de plus de 30% en 2010, l?action, qui flirte avec des plus hauts depuis mai 2008, nécessite de nouveaux catalyseurs.
Peut-être que le marché attend autre chose qu?un programme de ventes de murs pour réécrire une nouvelle histoire sur Accor. Car depuis la montée en puissance de Colony Capital dans le tour de table du groupe, et le passage furtif de Gilles Pélisson à la présidence, l?essentiel des efforts s?est concentré sur l?optimisation des réserves foncières. Contrairement à Edenred, Accor n?a pas encore montré sa capacité à voler de ses propres ailes en matière de développement. D?ailleurs, les opérateurs fondaient plus d?espoirs dans la capacité de Denis Hennequin, le nouveau venu à la tête du groupe et ancien roi de la franchise chez McDonald?s Europe à livrer un nouveau plan de vol précis sur la stratégie d?expansion hôtelière d?Accor à l?international, et notamment en Asie. Encore faudrait-il pour cela que les priorités de ses principaux actionnaires aillent dans ce sens.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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