À l'heure où le livre numérique suscite à la fois engouement et débat, une start-up française, SmartNovel , s'est positionnée sur le créneau particulier du roman-feuilleton sur mobile. Point de rééditions d'Alexandre Dumas ou d'Eugène Sue, mais la publication d'auteurs d'aujourd'hui, Didier Van Cauwelaert, Marie Desplechin, pour des textes bien souvent inédits ou adaptés pour le mobile. C'est-à-dire un format court et une fin de chaque épisode musclée pour donner envie de lire la suite. Après des opérations ponctuelles au Salon du livre de Nice, à Paris Plages ou au Salon du livre de jeunesse de Montreuil, SmartNovel a lancé début janvier son application iPhone. Gratuite, elle donne accès à un catalogue de trente feuilletons, de littérature de genre (sentimentale, polar, etc.) : le premier épisode est toujours gratuit, puis il faut s'abonner pour 3 à 5 euros en moyenne afin de recevoir les dix à vingt épisodes, un par jour, cinq jours par semaine.
Plus de 150 téléchargements par jour
Jean-Charles Fitoussi, qui a démarré SmartNovel en mars dernier au sein de sa société de production audiovisuelle "Quelle drôle d'idée", se réjouit du succès modeste initial : un peu plus de 150 téléchargements par jour, malgré quelques bugs ! Son objectif est d'atteindre en deux ans la rentabilité et 265.000 téléchargements, ainsi qu'un chiffre d'affaires avoisinant 10 millions d'euros. Grâce aux contacts dans l'édition de son associée, Véronique Girard, rédactrice en chef du mensuel pour adolescents "Je Bouquine", SmartNovel a conclu des accords avec des éditeurs, dont Gallimard Jeunesse. "Nous leur proposons de donner aux ouvrages une troisième vie, numérique, après leur sortie en poche", explique-t-il. Sur les 70 % des revenus conservés par SmartNovel après le prélèvement de 30 % par Apple, la société reverse 50 % à l'éditeur, ou seulement 20 % à l'auteur si elle a traité en direct. Sur le point de boucler un premier tour de table de 300.000 euros (fonds personnels et business angels), SmartNovel espère lever de 1 à 1,5 million d'euros supplémentaires auprès de fonds d'ici au mois de juin.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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