Madame Monsieur le Maire !

Lundi 6 octobre à l'Assemblée Nationale, le député Julien Aubert s'est fait rappeler à l'ordre pour s'être obstiné à appeler la présidente de séance « Madame LE président », ce qui lui a valu d'être privé du quart de son indemnité parlementaire pour un mois !
(Crédits : reuters.com)

Dans le même lieu, il s'adressait aussi à Madame LE ministre. Cette information, reprise par l'ensemble de la presse, est caricaturale des préoccupations nationales.

L'égalité des sexes est fondamentale

La féminisation des noms de métier préoccupe donc la Nation. Soit. Sauf que l'on crée des exceptions. Comme c'est le cas des niches... fiscales. Pourquoi faire compliqué lorsque l'on devrait faire simple. Heureusement, il y a aujourd'hui un ministre de la simplification. Je crois qu'il fait travailler des commissions.

Nous autres, Français, vivons de conventions ancrées dans le passé. Cela fait vingt ou trente ans que des hommes s'embrassent en public. Même les ministres tutoient en public leurs camarades lors des passations de pouvoir... Mais, devant les caméras et les micros, le tutoiement disparaît soudainement. Bigre ! Le baisemain de Chirac est suranné, mais l'on conserve ou crée bien des conventions !

Tout aussi fondamental que l'égalité des sexes : notre société ne devrait plus être dominée par les hommes, caucasiens, judéo-chrétiens, de 25 à 50 ans, d'IMC inférieur à 25, d'au moins 1,70 m. L'égalité de tous (handicapés, petits, gros, minorités visibles, musulmans, seniors, etc.) est tout aussi fondamentale. Mais, de ce côté, il y a bien peu de progrès, si ce n'est - un peu - pour les handicapés. Il y a là tout un système de contraintes et d'exceptions qui fait que le sujet existe mais n'est pas traité ou est évité.

Et puis, LE ou LA !

N'y a-t-il pas plus important que la féminisation des noms de métier ? Par exemple la lutte contre l'illettrisme, qui touche 11 % des Français de 16 à 65 ans (13 % en Île-de-France) !

Monsieur Macron en sait quelque chose... Ne faut-il pas aider les 140 000 à 150 000 jeunes (sur 800 000) qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ? La hiérarchie des priorités est bien curieuse dans notre système politique... Ne faut-il pas aussi refondre l'orthographe ? Depuis la réforme de 1835 qui a créé le français moderne, il n'y a rien eu ou si peu. En 1990, quelques simplifications homéopathiques ont été proposées, mais non imposées.

Cent quatre-vingts ans d'inertie... Désormais, l'écriture s'est déplacée vers l'ordinateur et le smartphone. Il y aurait lieu de faire une réforme profonde de l'orthographe pour passer au français du XXIe siècle. Je vais en parler... à Madame Monsieur le maire !

Je repars en plongée.

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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013.

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