Heureux comme Moscovici... à Bruxelles

Son mandat avait commencé sous le signe de ce qu'il faut bien appeler le soupçon. L'ancien locataire de Bercy, qui avait présidé à la préparation de deux budgets français (2013 et 2014) notoirement hors des clous, pouvait-il vraiment tenir le rôle dévolu au cours des cinq années précédentes au très orthodoxe Finlandais Olli Rehn ?
Florence Autret
C'est Moscovici qui pilote les 850 collaborateurs de la Direction générale des affaires économiques et monétaires.

Ce social-démocrate du Sud qui entend accompagner le virage de l'Union européenne vers une politique de croissance plutôt que de pure consolidation budgétaire trouverait-il des marges de manoeuvre suffisantes maintenant qu'il allait être flanqué de deux vice-présidents, le Finlandais Jyrki Katainen et le Letton Valdis Dombrovskis ? Après deux mois de mandat « dense et plutôt heureux », dit-il, la réponse à ces deux questions est « oui ».

Quand il s'était agi de donner à la France « un grand portefeuille économique », comme l'avait demandé François Hollande, Pierre Moscovici avait pourtant le choix entre la substance et la carte de visite. Il a opté pour la première.

Il a eu raison. Dombrovskis ne pèse guère. Pas assez politique. Et surtout dépourvu de bataillons. La Commission reste une technocratie.

Et c'est Moscovici qui pilote les 850 collaborateurs de la « Direction générale des affaires économiques et monétaires ». Le Français est donc en première ligne... juste derrière le président Juncker et sa doublure, le social-démocrate néerlandais Frank Timmermans.

Quant à Katainen... ils se croisent peu, pour ne pas dire aussi peu que possible. Sur le front diplomatique, au G20 Finances, au Conseil de stabilité financière, au Fonds monétaire international, le Français compte s'asseoir seul dans le siège du « Monsieur Euro ».

« Il y a une musique dans cette Commission, il y a un style, des orientations politiques. Je m'y reconnais bien », explique l'homme de Hollande, à Bruxelles.

Le virage opéré par la grande coalition du président Juncker vers une politique de croissance n'est-il pas un produit made in France mis sur le marché par François Hollande en 2012 ? En témoigne la nouvelle doxa budgétaire présentée la semaine dernière par le duo Dombrovskis/Moscovici. Mais tout en déclinant les « flexibilités » des règles budgétaires, ils ont annoncé l'envoi d'une « mission technique » à Bercy, histoire d'éviter tout malentendu sur les chiffres du budget 2015. Souplesse et fermeté.

Bruxelles ne cédera pas sur un ajustement budgétaire de 0,5% en 2015... Paris ne peut plus se réfugier dans le déni en maintenant l'illusion d'un retour du déficit à 3% en 2015, ni même en 2016. Délai il y aura, donc, mais il faudra en acquitter le prix. La loi Macron ne suffira pas à cocher les cases des « actions effectives » que la Commission exige des membres du Club Euro.

« Mosco » a quitté Bercy... et se retrouve en situation d'influencer la politique française comme jamais grâce au levier du Pacte européen

Lui qui a jadis négocié un premier délai de deux ans pour le gouvernement Ayrault excelle dans cet exercice très politique. Jouer à fronts renversés ne lui déplaît pas, même s'il lui arrive encore parfois de dire « nous » quand il parle de la France et « eux » quand il s'agit de Bruxelles. Le plus dur, pourtant, reste à venir. La stratégie de Juncker, fut-elle couplée à l'activisme de Mario Draghi à la BCE, suffira-t-elle à sortir la zone euro de la stagnation ? Les investisseurs qui vendent de l'euro à tout va en doutent. De surcroît, le commissaire français ne s'est pas encore vraiment attaqué aux dossiers fiscaux.

Il ne verrait rien à redire à ce que ses services reprennent en main le projet de taxe sur les transactions financières que le président Hollande entend relancer en cédant sur la taxation des dérivés... mais attend de voir ce que Bercy met concrètement sur la table. Et sur l'érosion des bases fiscales, il va se heurter à la dure loi de... l'unanimité. Le projet d'harmonisation de la base d'imposition des sociétés a déjà eu raison de plusieurs commissaires avant lui. La bataille ne fait donc que commencer. Mosco est « plutôt heureux » mais le bonheur, comme la politique, est un sport de combat.

Florence Autret

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Commentaires 28
à écrit le 08/02/2015 à 21:04
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Il echoue en ministre alors on lenvoie a Bruxelles ???? cest quoi cette blague ??? on est des pigeons et des soumis en faite, rien dautres.... Votez braves Gens, votez ...

à écrit le 08/02/2015 à 19:23
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i pilote 800 gugusses , punaise t étonne que l argents s envole et que font ils , ils pousse le pédalo .je plaisante il pondent des décrets qui nous mettent dans la panade . en fin de compte le parlement européen est un pays dans l europe c est la ou...

à écrit le 08/02/2015 à 11:44
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comment voulez vous qu il ne soit pas heureux, un bon salaire et du pédalo tout l année

à écrit le 06/02/2015 à 16:20
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On voit bien aux commentaires que vous ne connaissez pas Audincourt ! Entre Peugeot et la Suisse, il faut bien choisir... Chacun son style.

à écrit le 06/02/2015 à 15:45
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C'est là qu'on voit vraiment le problème des institutions européennes: on prend un type qui est en situation d'échec total dans son propre pays !!! Bon, après, les cnseilleurs ne sont pas les payeurs...surtout quand ils sont payés très cher quoiqu'il...

à écrit le 06/02/2015 à 14:47
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Il fait partie de la Gauche Caviar ,prétentieux, vaniteux, tout ce qui est détestable chez un individu socialise !

à écrit le 06/02/2015 à 13:36
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la honte du socialisme

à écrit le 06/02/2015 à 6:28
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Avec 24.000 € par mois ça aide, plus encore lorsque l'on est incapable ou très moyen dans son domaine, alors la politique...un boulot attrayant !!!

à écrit le 05/02/2015 à 23:26
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et prêt a tout pour ses petits biscuits mensuels. Maintenant il va défendre ce qu'il devrait avoir ? combattu .

à écrit le 05/02/2015 à 23:26
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et prêt a tout pour ses petits biscuits mensuels. Maintenant il va défendre ce qu'il devrait avoir ? combattu .

à écrit le 05/02/2015 à 18:33
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a vomir !

à écrit le 05/02/2015 à 17:46
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un total incompétent qui a réussi à réaliser deux budgets en déficit explosé , dans n'importe quelle entreprise il aurait été remercié pour échec là grâce à son copinage avec hollande il rebondi avec un poste sur payé , frais de vire open , zéro impô...

à écrit le 05/02/2015 à 14:56
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Sûr que l'Europe c'est pas mauvais pour tout le monde , merci pour lui.

à écrit le 05/02/2015 à 14:46
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Une honte!

à écrit le 05/02/2015 à 13:57
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Moscovici Draghi Junker..l'europe qui fait réver! Quelle honte!

à écrit le 05/02/2015 à 13:55
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ou membre d une Commission a Bruxelles que des planques pour une armée de médiocres ..

à écrit le 05/02/2015 à 13:49
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25 000 par mois avec une fiscalité allégée sans compter les avantages en nature; y a de quoi avoir le sourir....les socialos dans toute leur splendeur....les sans-dents s'en souviendront le moment de voter.

à écrit le 05/02/2015 à 13:34
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Quel humaniste...!!! Obséquieux avec le riche , impitoyable avec le pauvre ...

à écrit le 05/02/2015 à 12:48
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Saleté d'eurocrate, pendant que le peuple crève..

à écrit le 05/02/2015 à 12:17
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Je n'avais aucun doute sur sa capacité à retourner sa veste qui déjà bien usée

à écrit le 05/02/2015 à 12:13
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Au moins à Bruxelles il peut continuer à faire ce qu'il fait de mieux, c'est-à-dire de ne pas se mouiller et cultiver son entregent puisque chacun sait qu'il est notoirement incompétent!!!

à écrit le 05/02/2015 à 11:54
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Que la vie est simple et rémunératrice quand il ne s'agit que de suivre un dogme et qu'il n'est pas besoin de se poser de question!

à écrit le 05/02/2015 à 11:43
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rude belle vie qu il a ceux gars la

à écrit le 05/02/2015 à 11:36
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Tu m'étonnes, à Bruxelles la paye est bonne, la cantine aussi et quand on ne mange pas à la cantine c'est qu'on est invité à un déjeuner/conférence par les pro du lobbying qui vont nous expliquer pourquoi il ne faut pas ou qu'il faut qu'on fasse ceci...

à écrit le 05/02/2015 à 11:28
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commentaire déjà fait pour le sujet de l’impôt sur les revenus; mais qui va bien ici aussi: les barons de l'état coutent trop chers: par leurs actions inutiles, leur nombre, leurs émoluments. taillons à la guillotine dans les effectifs et il n'y ...

à écrit le 05/02/2015 à 11:20
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Plus jeune, je trouvais ce genre d'article informatif. Aujourd'hui, je sature des odes lyriques faites à ceux qui nous ont mis dedans et continueront de le faire avec la belle régularité propre à ceux qui ne doutent jamais tant ils sont convaincus de...

à écrit le 05/02/2015 à 11:20
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cet homme est un nuisible. rien d'autre à ajouter... ah si peut être. Avec le salaire qu'il touche, il pourra peut être dépasser les 200 000 € de patrimoine la prochaine fois qu'il sera ministre... car en dix année de ministre, il n'a pas pu économis...

à écrit le 05/02/2015 à 11:04
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Mosco a raison d'etre heureux.Les retributions sont fabuleuses y compris les retraites aux frais des contribuables.SCANDALEUX !!!

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