Wall Street perd près de 5% après la présentation du plan d'aide aux banques

Les places américaines ont très nettement reculé ce mardi après l'annonce des modalités du plan de soutien au secteur financier. A la clôture, le Dow Jones a perdu 4,62% à 7.888 points, le Nasdaq a abandonné 4,20% à 1.525 points et le S&P 500 a cédé 4,91% à 827 points.

Les marchés new-yorkais ont plongé mardi, après la présentation des modalités du plan d'aide aux banques dévoilées par le nouveau secrétaire au Trésor, Timothy Geithner. Ce plan prévoit notamment la création d'une structure associant l'administration et le secteur privé pour reprendre des actifs invendables des établissements américains. Les investisseurs regrettent notamment l'absence d'assouplissement des règles imposant l'évaluation des actifs des banques à leur valeur de marché, règles qui plombent leur bilan.

Le Dow Jones perd ainsi 4,62% à 7.889 points, le Nasdaq abandonne 4,20% à 1.525 points et le S&P 500 cède 4,91% à 827 points.

Timothy Geithner a donc fait connaître ce mardi son plan de stabilisation du secteur financier. Un plan en trois points dont l'ambition est "relancer le crédit", de "nettoyer et renforcer les banques" et de "fournir une aide vitale pour les propriétaires immobiliers et les petites entreprises". Parmi les mesures annoncées, une nouvelle structure associant fonds publics et capitaux privés va être mise en place pour reprendre les actifs toxiques des banques. Elle sera dotée dans un premier temps de 500 milliards de dollars. Les banques en difficultés pourront de plus faire appel à un nouveau renflouement public.

Pour empêcher les saisies immobilières, le Trésor va par ailleurs allouer 50 milliards de dollars pour aider les emprunteurs en difficultés. Et un "plan complet" sur le logement, pour venir en aide aux propriétaires immobiliers menacés de saisie, sera présenté dans les semaines à venir. Enfin, le Réserve fédérale va consacrer jusqu'à 1.000 milliards de dollars pour soutenir le crédit à la consommation et le crédit hypothécaire grâce à l'extension d'un programme existant, le Talf ("Term asset-backed securities loan facility"). L'objectif est de permettre aux marchés de répondre aux besoins d'emprunts des entreprises et des ménages.

Par ailleurs, le plan de relance de l'économie américaine a franchi une nouvelle étude avec son adoption par le Sénat par 61 voix contre 37. Ce texte est issu d'un compromis avec trois sénateurs républicains, dont l'appui était indispensable pour obtenir la majorité de 60 voix nécessaires pour éviter un blocage parlementaire. Pour obtenir le soutien de ces sénateurs, les démocrates ont accepté de réduire le coût du plan de relance, initialement chiffré à 940 milliards de dollars. Il s'élèvera finalement à 838 milliards.

Les deux chambres du Congrès américain doivent en effet se mettre d'accord sur un texte commun, qu'elles devront ensuite adopter séparément. Une conférence bicamérale va devoir trancher sur les différences entre les deux plans afin de trouver un compromis. Le plan du Sénat prévoit ainsi 292,5 milliards de dollars d'allègements fiscaux, contre 182,3 milliards pour celui de la Chambre. Les dépenses s'élèvent à 545,6 milliards au Sénat. Elles sont de 637,3 milliards à la Chambre. Les démocrates et Barack Obama veulent boucler ce processus avant le 16 février et les vacances parlementaires.

Du côté des valeurs, les banques ont plongé après les annonces du Trésor américain. Attendu par les marchés, ce plan avait soutenu ces valeurs ces derniers jours. La déception des investisseurs s'est donc traduit par une sanction. Bank of America chute de 19,30% à 5,56 dollars, JPMorgan recule de 9,75% à 24,62 dollars, Citigroup abandonne 15,19% à 3,35 dollars et Wells Fargo affiche un repli de 14,22% à 16,35 dollars. Les banques d'investissements sont également en forte baisse: Goldman Sachs laisse 7,65% à 90,40 dollars et Morgan Stanley cède 11,94% à 20,79 dollars.

Les valeurs pétrolières chutent aussi, alors que le baril de pétrole a perdu deux dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), repassant largement sous la barre des 40 dollars le baril. Exxon Mobil perd ainsi 4,20% à 76,14 dollars, Chevron cède 4,43% à 71,12dollars et ConocoPhillips chute de 4,99% à 46,11 dollars. Les groupes de services parapétroliers Schlumberger et Halliburton abandonnent respectivement 5,98% à 43,36 dollars et 6,86% à 18,33 dollars.

General Motors recule de 4,59% à 2,70 dollars. Le premier constructeur automobile américain a annoncé ce mardi la suppression de 10.000 postes cette année au sein de son personnel d'encadrement, dont 3.400 aux Etats-Unis. Cette mesure fait partie du plan de restructuration du groupe exigé par le Congrès américain en échange d'un prêt relais. Le géant de Detroit a déjà reçu 9,4 milliards de dollars de la part du Trésor. Une dernière tranche de 4 milliards pourrait être débloquée mi-février après la présentation le 17 février par GM d'un rapport d'étape.

Dow Chemical abandonne 2,82% à 10,35 dollars. Le groupe chimique américain pourrait recevoir le soutien du fonds d'investissement du gouvernement koweitien pour mener à bien le rachat de Rohm & Haas, selon le Financial Times. Cette opération n'avait pu être réalisée après l'annulation par le Koweit d'une coentreprise avec Dow Chemical, qui devait rapporter 7,5 milliards dollars à ce dernier. Ce qui aurait dû lui permettre de financer l'acquisition de son concurrent pour 15 milliards de dollars. Rohm & Haas prend 1,47% à 57,11 dollars.

Intel cède 5,57% à 14,08 dollars. Le numéro un mondial des semi-conducteurs a annoncé ce mardi vouloir investir 7 milliards de dollars sur deux ans afin de procéder à l'extension de certaines de ses usines aux Etats-Unis. Le groupe souhaite y fabriquer des microprocesseurs plus performants. Ils devraient être lancés sur le marché à partir du deuxième semestre 2009. L'an passé, Intel a enregistré une baisse de 24% de son bénéfice net et de 90% sur le seul quatrième trimestre.

Omicom perd 2,21% à 27,49 dollars. Le premier groupe publicitaire mondial a dégagé un bénéfice net de 271 millions de dollars au quatrième trimestre 2008, en baisse de 14% par rapport à l'année précédente. Hors exceptionnel, les profits ressortent à 88 cents par action, 4 cents de mieux que les attentes des marchés. Le chiffre d'affaires a reculé de 7% sur la période à 3,4 milliards de dollars.

Monsanto cède 3,35% à 80,86 dollars. Le groupe agrochimique américain a confirmé ce mardi son objectif d'un bénéfice par action compris entre 4,40 dollars et 4,50 dollars pour son exercice décalé 2008/09, contre 3,64 dollars lors du précédent exercice. Ce chiffre reste cependant inférieur aux attentes des analystes qui tablent sur un BPA de 4,76 dollars.

Intercontinental Exchange (ICE) recule de 1,32% à 61,44 dollars. Pourtant, l'opérateur boursier a vu son bénéfice reculer de 24% au quatrième trimestre en raison d'une charge liée à la détérioration des marchés financiers mondiaux et à un investissement en Inde. Le BPA s'établit à 82 cents hors exceptionnels, un cent de moins que le consensus. Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 30% à 207 millions de dollars, contre 210 millions attendus par les marchés.

Du côté des hausses, Qwest Communications International gagne 2,37% à 3,45 dollars. L'opérateur télécoms a accusé une forte baisse de ses profits lors des trois derniers mois de 2008, à 185 millions de dollars contre 366 millions un plus tôt. Hors exceptionnel, le bénéfice par action (BPA) s'établit à 12 cents, là où les analystes avaient anticipé 10 cents. Pour 2009, le groupe attend un bénéfice compris entre 4,2 et 4,4 milliards de dollars, conforme aux prévisions des marchés.

Enfin, Pepsi Bottling prend 0,48% à 20,81 dollars. Le principal embouteilleur de PepsiCo a fait état ce mardi d'une perte inférieure au consensus au quatrième trimestre, à 271 millions de dollars. Hors éléments exceptionnels, le groupe affiche un bénéfice par action de 30 cents, contre 25 cents escomptés par les investisseurs. Pour l'exercice en cours, Pepsi Bottling prévoit un BPA compris entre 2,15 et 2,25 par action. Les marchés tablent de leur côté sur 2,27 dollars.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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à la suite des dernières annonces d'Obama et de Geithner, Wall Street chute et vous écrivez : "des annonces peu appréciées par les marchés" "Timothy Geithner et le président de la Fed, Ben Bernanke ne comprennent pas le marché" "les marchés ont besoi...

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