Wall Street chute de plus de 4%, le Dow Jones sous les 6.800 points

L'indice phare de la Bourse de New York est largement repassé ce lundi sous la barre des 7.000 points, pour la première fois depuis 1997. Le Dow Jones a même clôturé sous les 6.800 points, perdant 4,24% à 6.763 points. Le Nasdaq recule de son côté de 3,99% à 1.323 points et le S&P 500 abandonne 4,66% à 701 points.

Nouvelle journée noire à Wall Street. Les places américaines ont retouché ce lundi leur plus bas depuis douze ans alors que l'assureur American International Group (AIG) a publié une perte de 62 milliards de dollars au quatrième trimestre, obligeant l'Etat à voler une nouvelle fois à son secours pour lui éviter la faillite. Et les propos pessimistes de Warren Buffett pèse également sur le moral des marchés. "Ce sera le désastre économique pendant tout 2009 et sans doute bien au-delà", estime le célèbre et influent investisseur.

Le Dow Jones a clôturé sous la barre des 7.000 points, pour la première fois depuis le 1er mai 1997, perdant 4,24% à 6.763 points. Le Nasdaq recule de 3,99% à 1.323 points mais reste encore au dessus des plus bas atteints en novembre dernier. Quant aux S&P 500, il sauve de justesse la barre des 700 points, cédant 4,66% à 701 points.

Pourtant, les statistiques publiées ce lundi sont globalement meilleures que prévu. Mais après le plongeon de la croissance américaine au quatrième trimestre, en chute libre de 6,2% en rythme annuel, cela ne suffit pas à rassurer les investisseurs. La consommation des ménages a ainsi progressé de 0,6% en janvier, mettant fin à six mois consécutif de baisse. Les revenus des ménages américains ont en outre progressé de 0,4%, la hausse la plus marquée depuis mai 2008. Les économistes anticipaient en moyenne une hausse de 0,4% des dépenses de consommation et une baisse de 0,2% des revenus.

Par ailleurs, l'indice ISM des directeurs d'achat du secteur manufacturier a légèrement progressé en février à 35,8. Les marchés tablaient au contraire sur une contraction, à 33,8. L'activité manufacturière s'est donc contractée moins fortement que prévu le mois dernier aux Etats-Unis. Enfin, les dépenses de construction ont baissé de 3,3% en janvier, pour tomber à leur niveau le plus faible depuis juin 2004. Les économistes attendaient une baisse moins marquée de 1,5%. Les chiffres du mois de décembre ont en outre été révisés à la baisse et l'indicateur a finalement reculé de 2,4%, contre -1,4% initialement annoncé.

Du côté des valeurs, AIG est stable à 42 cents. L'ancien premier assureur mondial a perdu 61,7 milliards de dollars lors des trois derniers mois de 2008. Un chiffre encore supérieur aux prévisions les plus pessimistes qui faisaient état, la semaine dernière, d'un déficit probable de 60 milliards. Sur l'ensemble de l'année, le groupe a accusé une perte de 99,3 milliards de dollars. Un record. Du coup, un troisième plan de sauvetage a été décidé pour éviter la faillite. Le gouvernement américain s'engage ainsi à injecter quelque 30 milliards de dollars supplémentaires dans AIG. Le protocole assouplit par ailleurs les conditions d'investissement de l'Etat sous forme d'actions préférentielles et allège les intérêts versés par l'assureur sur une ligne de crédit gouvernementale de 60 milliards de dollars.

Les valeurs bancaires reculent très nettement ce lundi alors que la crise financière continue de faire des ravages. Deux nouvelles faillites de banques ont été enregistrées ce week-end aux Etats-Unis. Mais surtout, HSBC, la première banque européenne, considérée comme l'une des mieux capitalisées au monde, va devoir lever 12,5 milliards de livres pour renforcer son capital. L'établissement britannique a vu son bénéfice net chuter l'an passé, passant de 19 à 5,8 milliards de dollars.

Citigroup plonge à nouveau de 20%, à 1,20 dollar. La banque new-yorkaise a déjà perdu plus de 40% de sa valeur vendredi dernier après la décision de l'Etat américain de convertir en actions ordinaires 25 milliards de dollars actions préférentielles qu'il détient, prenant ainsi 36% du capital du groupe. Bank of America chute de 8,10% à 35,36 dollars, JPMorgan cède 7,40% à 21,16 dollars et Wells Fargo abandonne 10,41% à 10,84 dollars. Les banques d'investissement Goldman Sachs et Morgan Stanley reculent respectivement de 5,28% à 86,27 dollars et de 8,14% à 17,95 dollars.

Berkshire Hathaway est en baisse, de 3,63% à 75.750 dollars pour l'action A et de 4,68% à 2.444 dollars pour l'action B. Le groupe financier diversifié dirigé par Warren Buffett a connu la pire année de son histoire, voyant sa valeur nette reculer de 9,6% l'an passé. Le bénéfice net a chuté de 62%, à 4,99 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année. Au quatrième trimestre, les résultats de la holding ont plongé de 96%.

Freddie Mac perd 9,52% à 38 cents. Son patron David Mofett va quitter son poste le 13 mars prochain. L'organisme de refinancement hypothécaire a par ailleurs confirmé qu'il comptait réclamer une rallonge de 30 à 35 milliards de dollars au Trésor. Son homologue Fannie Mae cède 9,52% à 38 cents. Il a indiqué jeudi qu'il allait demander une aide de 15,2 milliards de dollars après avoir publié une perte nette colossale de 58,7 milliards de dollars pour 2008.

Considéré comme représentatif de l'activité américaine de part sa diversification, General Electric fait les frais des inquiétudes sur l'état de santé de la première économie mondiale. Le titre recule de 10,69% à 7,60 dollars, passant pour la première fois sous la barre des 8 dollars depuis 1994. Le groupe est également pénalisé par la défiance des investisseurs envers le secteur financier, par le biais de sa filliale de services financiers GE Capital. Le conglomérat géant a en outre annoncé la semaine dernière une division par trois de son dividende, passant de 31 à 10 cents.

D'autres valeurs industrielles sont à la peine ce lundi. Comme les constructeurs automobiles General Motors et Ford, qui abandonnent respectivement 10,67% à 2,01 dollars et 6% à 1,88 dollar. Le fabricant d'engins Caterpillar chute de 9,91% à 22,17 dollars et l'avionneur Boeing cède 6,14% à 29,51 dollars. JPMorgan a réduit son objectif de cours sur le groupe de Seattle, estimant que la conjoncture mondiale allait entraîner une réduction des dépenses consacrées à l'aérospatial et à la défense. Et Alcoa, le géant américain de l'aluminium plonge de 11,88% à 5,49 dollars.

Le secteur pétrolier souffre à nouveau ce lundi. Les cours du brut ont perdu plus de 4 dollars dans le sillage d'un regain d'inquiétudes sur l'économie mondiale, après avoir repris 4 dollars la semaine dernière. Exxon Mobil perd ainsi 4,40% à 64,91 dollars, Chevron recule de 5,09% à 57,62 dollars et ConocoPhillips cède 5,94% à 35,13 dollars. Les parapétrolières sont également dans le rouge: Schlumberger chute de 5,83% à 35,84 dollars, Transocean baisse de 8,01% à 54,98 dollars et Halliburton se replie de 9,38% à 14,78 dollars.

Enfin, Nortel cède 6,10% à 7,7 cents après la publication d'une perte de 2,14 milliards de dollars au quatrième trimestre. Le chiffre d'affaires du numéro un nord-américain du secteur a chuté de 15% sur la période à 2,72 milliards de dollars, en dessous des 2,74 milliards attendus en moyenne par les analystes. Pour faire face au ralentissement de son activité, Nortel a demandé en janvier à bénéficier de la protection de la loi sur les faillites aux Etats-Unis et au Canada, en expliquant que la crise économique avait compromis le plan de redressement lancé en 2005. La semaine dernière, le groupe canadien avait annoncé 3.200 suppressions d'emplois supplémentaires dans le monde, soit 10% de ses effectifs.

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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a quand les 6000 points

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Rien d'étonnant, téléchargez l'historique sur yahoo (code : ^DJI) depuis 1930, la bulle internet + financière n'a pas finie de dégonfler.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Patience, à ce rythme, c'est pour bientot !!

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